Quand il ne leur reste plus que le racisme…

23 mars 2021

Non classé

Je ne sais pas pour vous mais moi je n’en peux plus : j’ai vraiment l’impression de vivre dans un monde de fous… Après la découverte pour le grand public de l’incompétence crasse de leurs dirigeants qui ne sont pour la plupart rien de plus que des usurpateurs on devrait refuser que la seule réponse apportée pour éviter leur remise en cause soit l’éternel retour de la haine de l’autre. Mais malheureusement j’ai vraiment l’impression que nous finissons toujours par revenir au point de départ. c’est donc ça une révolution ?

Aujourd’hui c’est donc le retour du racisme. Tous ceux qui appellent quotidiennement au rassemblement national (quelle mauvaise blague) et conchient les futurs abstentionnistes (ou voteblanquistes) du deuxième tour du duo Macron/Le Pen sont les premiers (évidemment !) à se réjouir de l’attaque menée contre la gauche par la droite macroniste et tous ses affidés médiatiques : après l’islamo-gauchisme, le racisme anti-blancs ! Heureusement la cohérence de leurs propos n’est pas ce qui compte, ce qu’il leur faut c’est de la polémique, de la confusion.

A cet égard l’accusation d’islamo-gauchisme éclaire au mieux l’esprit du « en même temps » macroniste : depuis longtemps l’extrême-gauche est régulièrement attaquée pour sa prétendue proximité avec l’extrême-droite pourtant ouvertement anti-islam (selon le fameux -et ridicule- principe que les extrêmes se rejoignent) et en même temps accusée de soutenir en secret (presque inconsciemment) l’islamisme (enfin le terrorisme vous aurez tous compris). Cela montre à quel point nous avons avancé depuis les non-moins fameux « judéo-bolchéviks » d’antant…

La nouvelle polémique à propos de l’UNEF participe du même objectif : instiller la confusion et noyer les citoyens dans des concepts fumeux desquels on peut ressortir ce qu’on veut. Ce sont donc des groupes de paroles « réservés aux noirs » qui sont désormais dans le viseur : ce fait que j’imaginais jusqu’à maintenant comme plus ou moins banal (évoquer entre eux les discriminations dont ils font l’objet, comme le font de nombreux groupes de paroles féminins interdits aux hommes), est devenu en quelques jours la preuve d’un racisme anti-blancs inadmissible et qui menacerait, bien évidemment, toutes les valeurs républicaines de notre France ouverte et éclairée…

Au contraire de toutes les idées reçues, le problème ne serait donc pas les discriminations que les noirs subissent mais que les noirs seraient donc racistes des blancs (et oui on ne recule plus devant rien !). Et tous les bien-pensants de l’ancienne gauche, celle qui se rend compte que finalement elle n’a plus grand chose de gauche -et même souvent plus du tout- se ruent à travers cette brêche pour enfin pouvoir déverser la bile que leur racisme trop longtemps enfoui a créé en eux au moyen de ce grossier sylogisme : puisque les noirs sont racistes des blancs, alors ceux qui défendent les noirs contre la domination raciste des blancs sont donc également en quelque sorte racistes… des racistes ! « Et bim », se disent en coeur tous les hommes blancs réunis sur un plateau de TV. Comme si cela les dédouanait de leur propre racisme, ils essaient de montrer que le score est nul, « 1 partout » ; dévoilant pour la plupart à cette occasion dans quel camp ils se rangent… Mais qui cela étonne ? Ne pouvant décemment assumer leurs idées nauséabondes publiquement, vous allez voir qu’ils finiront bientôt par accuser les noirs de faire monter le RN ; Yves Thréard parle déjà d’activistes identitaires (allez rebim, « 2 partout » !). Et il n’y a que Mélenchon qui a eu le courage de dénoncer ce procédé inique.

Car si il y a un talent qui est partagé par beaucoup de Français, c’est de toujours se ranger du côté des plus forts. On a vu ça à toutes les époques. Il suffira de retourner sa veste assez tôt lorsque le vent retournera n’est-ce pas ? Nous le savons puisque la France, pas toute bien sûr mais presque, était résistante – et parfois vraiment en cachette !

Mais trève de plaisanterie, tout cela est extrêmement grave : on s’aperçoit peu à peu que derrière ce confusionnisme savamment entretenu il y a un objectif qui se fait jour : prendre la défense des minorités devient aujourd’hui suspect, voire dangereux. Est désormais considéré comme suspect de complicité de déstabilisation de la République française tout individu qui reconnaît aux minorités le droit d’exprimer leurs revendications. La Nation, que dis-je la Patrie, doit être une et indivisible, c’est à dire laïque (au sens macroniste du terme) et pour l’assimilation à la place de l’intégration. Non seulement si vous refusez de renier votre culture, vos origines et ce que vous êtes vous serez dorénavant un séparatiste en puissance, mais en plus si vous voulez défendre vos droits à les conserver (si cela vous chante) vous devenez carrément un ennemi de la République, un ennemi de la France. Voilà où nous en sommes rendus aujourd’hui, en 2021.

Et tous les macronistes bien pensants se battront jusqu’à la mort pour la « laïcité à la française » (admettant « en même temps » vouloir modifier la loi sur laquelle repose son interprétation), celle qui stigmatise les noirs et les musulmans plutôt que de réfléchir à la notion même de laïcité qui doit être celle de l’Etat et non pas celle des citoyens.

En vérité Macron est pour eux le moyen de ne pas assumer encore complètement leur racisme ou leur islamophobie en laissant s’appliquer le programme de la droite extrême, tout en gardant leur bonne conscience de « gauche éclairée ». Cela leur permet de se regarder dans la glace en se rassurant ainsi : d’accord on déchire les tentes des migrants, on les laisse crever dans la méditerranée on les pourchasse et on les stigmatise sans cesse mais ça pourrait être pire avec Marine Le Pen. Oui, on pourrait les torturer et les mettre dans des camps aussi, alors il faut se satisfaire du moins pire c’est ça ? Mais jusqu’à où, jusqu’à quand ?

« Politiquement, la faiblesse de l’argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu’ils ont choisi le mal. » Hannah Arendt

S’il y a un seul espoir, il est chez les jeunes. Les jeunes, eux, n’en ont tout simplement rien à foutre. La mixité ils connaissent, la laïcité ils la vivent, ils se fichent bien du voile ou de la couleur de peau, cela ne les intéresse même pas. Et ceux qui interprètent leur désintérêt comme anti-laïque ne font que se ridiculiser

Bon sang, heureusement que les jeunes sont là ! Ils vivent ensemble, étudient et mangent ensemble, couchent et se disputent ensemble. Ils se mélangent encore et encore, et pour toujours… Ils ont compris eux, par expérience sensible, qu’il n’y a pas de français « de souche », et ils se fichent pas mal de tout ce que leurs parents leurs racontent après avoir été abreuvés de propagande macroniste.

La réalité c’est qu’il n’y a pas de grand remplacement, car il n’y a rien à remplacer : le Français n’existe pas, il n’est qu’une vue -courte- de l’esprit malade de ceux qui ont peur de l’autre. Les jeunes se mélangent par la force des choses et que cela vous plaise ou non il y aura bien métissage de toutes les composantes de la seule et unique race humaine. Pas d’échappatoire, c’est la loi de l’évolution. Chercher à éviter cela c’est comme rechercher la pureté de la « race » : c’est idiot et ça rend fou, et dangereux. Ce n’est pas la Nation qui est une et indivisible mais bien L’Humanité toute entière. A l’heure de l’effondrement il serait bon de s’en souvenir

Quand on accueille l’autre il faut le considérer non pas pour ce qu’il représente mais pour ce qu’il est. En France on voudrait qu’un étranger qui arrive cesse d’être qui il est car on considère que notre « civilisation » et notre « culture » sont si exceptionnelles qu’elles valent mieux que les autres. Au lieu de penser qu’on peut s’enrichir de la culture des autres on ne pense qu’à imposer la nôtre. Comme si on était prêts nous-mêmes à abandonner nos traditions et cultures lorsque nous voyageons ou nous installons ailleurs. Il faut que cela cesse, car nous finissons toujours par engendrer les monstres contre lesquels nous disons vouloir lutter. Le terrorisme, le covid, le dérèglement climatique et aujourd’hui le spectre de la ségrégation… STOP !

Ce retournement sémantique du racisme est une honte pour celui qui en joue afin de se dédouaner du propre sien. Remettre la faute sur la victime est un procédé que toutes les victimes de discrimination devraient dénoncer haut et fort, que l’on soit noir ou pas. C’est une question de dignité et de justice.

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr

Une réponse à “Quand il ne leur reste plus que le racisme…”

  1. Lemercier Denis Dit :

    Pour regagner l’universalité de l’être humain rien de mieux qu’un front uni contre le grand capital et ses larbins.

    Répondre

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