Pourquoi il ne faut pas craindre les robots

14 février 2018

Non classé

Un jour les robots nous remplaceront. C’est inéluctable. Pas en tant qu’humanité bien sûr,car ils n’auront jamais la « conscience ». Il ne faut pas fantasmer, faire semblant n’est pas être ; et c’est tant mieux, car eux seuls peut-être seront en capacité d’en finir avec le capitalisme.

L’économie capitaliste fait semblant de croire à l’existence de l’être rationnel pur, absolu, qui prend les décisions les plus optimales à la fois pour lui et pour les autres. Elle préconise à la fois la concurrence « libre et non faussée » et la transparence des échanges, l’optimisation des rapports entre les ressources et les besoins. Heureusement, cet être n’existe pas, et ne saurait exister, car alors il ne serait plus un Homme : il serait un robot.

En réalité, si on y réfélchit bien, on peut penser que le capitalisme géré par des robots (des algorithmes) le serait bien mieux que par des Hommes, car ils ne sont sujets ni aux passions ni aux oublis, ni à l’individualisme ni à l’appât du gain, ni à tout ce qui fait de nous des êtres faibles et corruptibles. Peut-être serait-il même beaucoup plus juste si les règles édictées en théorie étaient réellement respectées par ceux qui disent les appliquer…

Mais en fait si les robots, eux purement « rationnels », venaient à « diriger le monde », il ne fait aucun doute qu’ils en viendraient « naturellement » à la conclusion que le capitalisme est un mauvais système. Si on leur indiquait les objectifs à atteindre (de la nourriture pour tous, un toit pour tous, la paix, l’éducation, l’écologie, la santé…), ils se trouveraient rapidement contraints de remettre en cause soit le système qui ne fonctionne pas correctement, soit les Hommes eux-mêmes… La deuxième solution n’en étant pas vraiment une (à quoi servirait un système « parfait » si les Hommes qu’il est sensé servir ne sont plus là pour en profiter ?), les robots feraient vite leur choix !

Ils auraient vite fait de comprendre d’où vient l’argent, par où il passe et où il va. Ils auraient vite fait de calculer que si on veut sauver l’Humanité il faut développer des énergies propres et infinies, de voir que les contraintes de rentabilité entrent en contradiction avec l’écologie, et également avec la démocratie. Ils découvriraient très vite que la corruption et l’évasion fiscale sont des aberrations qui conduisent à l’injustice et à la misère, à la guerre parfois.

En fait, s’il y a des gens qui doivent craindre les robots, ce sont au contraire ceux qui les promeuvent pour d’autres raisons aujourd’hui. Ils croient pouvoir obtenir des esclaves performants et intelligents en remplacement des hommes mais ils ne se rendent pas compte que les robots sont beaucoup moins dociles et malléables que les Hommes !

Il sera beaucoup plus difficile d’expliquer aux robots qu’aux Hommes en quête d’argent ou de pouvoir que la pollution est certes un problème mais que le pétrole fait gagner beaucoup d’argent au patron de telle multinationale, qui est lui-même un ami de tel gouvernant, et qu’il ne faudrait pas qu’on remplace trop vite cette énergie par une autre gratuite ou illimitée…

C’est comme pour la suppression de l’argent liquide : beaucoup des dirigeants qui la souhaitent ne semblent pas se rendre compte que leurs armes, leurs pots-de-vin et leurs prostituées sont payés avec cet argent liquide.

Les robots mettront le capitalisme par terre car il le rendront obsolète : si on remplaçait par des robots toutes les personnes dont le travail est « remplaçable » par les robots, il ne resterait sans doute pas beaucoup de monde au travail. Les marges que les employeurs se font sur leurs employés ne tenant qu’au fait de leur exploitation, elles disparaîtraient au fur et à mesure que le pouvoir d’achat de ses employés diminue, en concurrence avec des robots toujours moins chers et toujours plus performants. Un robot peut aller plus vite, plus fort ou plus loin, travailler 24h/24h sans crainte pour sa santé, mais il ne permet pas de payer le chômage de ceux qu’il a remplacé. A un moment ou à un autre, si on extrapole l’arrivée des robots à des postes de chauffeurs, de comptables, de livreurs, de caissières,etc… les robots produiront des biens ou des services sans avoir besoin de salaires : sans salaire pas de cotisations, et partant pas de retraite, pas de chômage, pas de sécu… comment régler le problème ?

Nous nous retrouverons inévitablement confrontés à l’établissement d’un nouveau mode de production dans lequel il faudra choisir entre faire travailler des robots pour nourrir des individus désoeuvrés, payés par des entrepreneurs qui n’auront plus personne à qui vendre leurs produits puisqu’ils n’auront plus de salaire pour les acheter. Ou supprimer tous les Hommes considérés comme indésirables, selon les directives du dictateur qui possédera les robots tueurs les plus puissants.

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr

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