C’est tant pis pour nous, mais c’est bien fait pour vous !

A ceux qui se plaignent qu’on leur refourgue du cheval à la place du boeuf ou qu’on se livre à des « cochoncetés » pour vendre des livres comme à ceux qui refusent qu’on ferme leurs usines ou que l’on délocalise je voudrais dire une chose : c’est bien fait pour vous !

Qu’espériez-vous à la fin ?

A partir du moment où la rentabilité et le profit sont devenues les valeurs primordiales pour l’ensemble de la planète (pour les riches comme pour les pauvres), il faut bien comprendre que toutes les autres valeurs deviennent alors aussitôt secondaires : que ce soit l’alimentaire, la santé, le travail, l’écologie ou même l’amour et l’éducation, tous nos actes se conforment de fait à cette seule priorité.

Pas de morale dans tout cela, ni de social : la seule chose qui compte est bel et bien de « faire du fric ». Comment laisserions-nous mourir de faim, autrement, tant et tant d’hommes, de femmes et d’enfants, alors même qu’au niveau mondial nous gâchons plus de la moitié de ce que nous produisons ?

Car ce monde nous ne l’avons pas forcément choisi, mais nous l’avons accepté : pourquoi ensuite se plaindre des conséquences qu’il engendre si c’est pour ne rien y changer ?

On peut faire autant de lois, de révolutions ou de guerres que l’on veut, rien ne changera si les lois, les révolutions ou les guerres sont en réalité contraintes par la seule rentabilité économique. Vous pourrez remplacer tous les hommes politiques par d’autres hommes, tous les grands patrons par d’autres patrons, et même tous les pauvres par d’autres pauvres, mais en faisant cela vous ne changerez rien du tout. Tout le monde le sait au fond de soi, car l’Histoire est un perpétuel recommencement : nous avons changé les hommes (par renouvellement « naturel » ou non), nous avons changé les lois, fait des guerres et des révolutions, sans jamais changer de système de valeurs… Et qu’est-ce qui a changé en définitive ? rien !

Pourtant, vous ne voulez plus être contraint à perdre votre vie à la gagner ? Vous ne voulez plus de l’obsolescence programmée, ni de la compétitivité ? Vous voulez que tout le monde mange à sa faim quelque soit sa religion ou sa couleur de peau ? Vous voulez pouvoir manger sain, habiter un logement salubre et confortable, vous déplacer en toute sécurité et profiter de votre temps libre comme bon vous semble, changer de métier s’il vous lasse ou arrêter de travailler quand vous êtes fatigué ? Mais ce monde n’est pas fait pour vous alors ! Pourquoi ne changez-vous donc pas les règles de ce jeu puisqu’il ne vous convient pas ? Qui vous en empêche ? N’êtes-vous pas les plus nombreux ?

Si vous parvenez à m’apporter une réponse acceptable je veux bien manger mon chapeau, avec tout ce qu’il vous plaira de me faire subir, mais si non je répète encore une fois ce que j’ai dis plus haut : c’est bien fait pour vous !

Même si c’est tant pis pour nous…

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr

11 Réponses à “C’est tant pis pour nous, mais c’est bien fait pour vous !”

  1. babelouest Dit :

    C’est bien pourquoi il faut s’attaquer à la base, localement d’abord, puis sur un périmètre de plus en plus vaste : créer une monnaie non thésaurisable, qui envoie aux oubliettes la notion de profit. En même temps cela court-circuite les multinationales (tant pis les gars, vous l’aurez voulu), et cela rend bien moins intéressante la mondialisation (qui a toujours existé, rappelons-le).

    Localement de telles monnaies existent déjà, à une toute petit échelle. Sous le regard torve des « autorités » qui n’aiment pas cela : c’est leur poids sur les citoyen qui en est allégé dans les mêmes proportions. Continuons, élargissons, potentialisons en y greffant des activités et des initiatives complémentaires : un jour £€ $¥$T€M s’écroulera de lui-même, à moins que ses Forces du Désordre ne viennent casser cette nouvelle donne provisoirement. Car pour se maintenir, nul doute que les autorités iraient jusqu’à faire verser le sang, comme à Notre-Dame des Landes, place Bellecour, au Chefresne ou ailleurs.

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  2. anne jordan Dit :

    Ceux qui  » se plaignent qu’on leur refourgue du cheval à la place du boeuf  » ne voient que le bord de leur assiette !
    Qui a parlé de ces milliers de petits paysans roumains à qui l’U.E a enjoint de supprimer leurs attelages archaïques ?
    Peut on imaginer une institution comme celle là qui dit à un PAYS : » à partir de maintenant vos paysans , c’est fini ! que ces gueux vendent leurs chevaux , qu’ils laissent la place à des exploitants agricoles dignes de la grande Europe , on n’est plus au moyen âge , non mais ! »
    et les roumains ont obéi .
    Tout comme les polonais à qui l’on a dit : « Vous avez 50.000 petites fermes ? si vous voulez entrer dans la grande Europe ,, il faut en supprimer les 3/4 ; »
    et les polonais ont obéi .
    Demain , on dira aux français :
     » vous n’avez plus besoin de vos puits ( d’eau potable ) , ni de vos bois, ( de chauffage ) ni de vos jardins , poulaillers , vergers ; laissez nous faire , ce sera GRAND , RENTABLE EFFICACE ! »
    et les français obéiront , parce qu’ils ne peuvent même plus s’imaginer le bonheur – PARTAGE ET PARTAGEABLE – de vivre en pleine campagne .
    Si vous voulez court circuiter la logique mortelle du profit , commencez par vous réapproprier le lien avec la VIE , là où elle est !

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    • Brigitte Dit :

      En France, dans les années 60, les petits paysans (dont mon père) n’ont pas eu leur mot à dire quand il a été décidé en « haut lieu » de supprimer les petites fermes en faveur de grosses exploitations, les petits paysans n’ont eu aucun moyen de résister, ils ont été EXPROPRIES, salement, honteusement, et réduits à rien. Et ne venez pas me parler de dédommagement en argent…. ils ont été ruinés. Je me souviens que quelque uns ont essayé de s’associer pour prendre un avocat et se défendre « selon les lois en vigueur » mais c’était le pot de fer contre le pot de terre. Donc je ne vois pas où est l’obéissance là dedans, ils n’ont même plus de droit de résister tout simplement.

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  3. Agequodagix Dit :

    On ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif, et on ne peut pas faire le bonheur des gens malgré eux.

    Aussi longtemps que nous cautionnerons démocratiquement ceux qui font du fric en notre nom, parce que nous ferions même chose à leur place, notre système de valeurs n’évoluera que très lentement, et peut-être pas dans le « bon » sens.

    Au moins un système de valeur fondé sur l’amour du prochain existe de puis plus de deux mille ans, et n’a jamais été appliqué que dans de très petites communautés unisexes sous l’autorité absolue d’un représentant de Dieu, appelé Père Abbé ou Mère Supérieure…

    Et une expérience de communisme qui n’a été qu’un moyen de prendre le pouvoir au nom de l’égalité et du bien-être pour tous qui n’a jamais été que l’égalité dans les privations et le bien-être d’une oligarchie.

    Notre système de valeurs est sans doute diablement enraciné dans notre nature humaine…

    Vivement les premières expériences convaincantes et durables d’un autre mode de vie ! A moins d’une catastrophe qu’il serait catastrophique pour tous d’espérer, nous ne convaincrons que par l’exemple.

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