C’était lors d’une conversation à propos du mariage « pour tous », dans laquelle mon interlocuteur m’affirmait que, pour lui, cette « polémique » était un leurre destiné à « enfumer » le peuple qui ainsi ne se préoccupait pas des vrais problèmes.
J’ai aussitôt pensé au Mali : la France ayant déclaré la guerre sans crier « gare ! » dans le week-end, le calendrier tombait plutôt bien. Voilà peut-être ce qu’était sensé cacher le débat sur le mariage pour tous…
Et puis j’ai repensé à l’accord « historique » sur la « flexisécurité » (une sécurité flexible, c’est de la poésie !) ; était-ce alors la guerre au Mali qui était en fait le leurre destiné à « enfumer » le peuple pour lui éviter de voir la régression de ses droits validée par les syndicats, ou bien le contraire ? A moins que ce ne soit l’inverse !
Je dois bien avouer qu’à force de retourner l’actualité dans tous les sens je n’y comprenais plus rien : les pilules contraceptives, les plans de licenciement qui s’intensifient, les Etats-Unis bientôt déclassés par les agences de notation, la Syrie… qui est le leurre de quoi finalement ? Les nouvelles se succèdent à un tel rythme qu’il devient difficile de le démêler : que contient l’accord, en quoi le mariage pour tous changera-t-il la vie des Français, pourquoi (et pour quoi) la France intervient-elle au Mali, qu’espèrent les agences de notation… voilà ce que personne n’est capable de dire aujourd’hui. La seule chose que l’on puisse dire, c’est que s’il y a un leurre de quelque chose ici, c’est bien cette escalade de mauvaises nouvelles, la profusion des informations, qui empêchent de voir les causes et les effets, de comprendre les situations pour pouvoir s’en faire une opinion « éclairée ». Même les commentateurs les plus avisés sont submergés par le nombre, noyés par ce flot incessant…
Cela dit, et quand bien même la liste des leurres potentiels n’est pas exhaustive, il y a peut-être quand même un point commun à tous ces événements : la quasi certitude qu’ont les citoyens qu’ »on » leur cache quelque chose… A regarder la confiance des citoyens dans leurs représentants politiques, il apparaît que la politique menée par le gouvernement actuel semble être suspecte même pour quelques uns de ses soutiens… Se pourrait-il que ce qu’il nous cache en définitive, c’est qu’il applique une politique de droite ?
Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr
16 janvier 2013 à 23:46
en tous les cas, la barbarie, elle n’est pas un leurre!
18 janvier 2013 à 10:36
Que fait tout gouvernement? Appliquer une politique qui lui permettra de se maintenir au pouvoir ou d’y revernir un jour.
Cela signifie plaire à ses électeurs ou ne pas trop leur déplaire.
Comment répartir des surplus et maintenir un pouvoir d’achat ou ralentir son déclin, avec une économie mondialisée, en déclin chez nous, et en croissance dans les pays qui s’embarrassent moins de justice sociale et de solidarité, sans appliquer une politique de droite en prétendant qu’elle est de gauche ?
En pratiquant « l’art du possible », à base d’illusions et de leurres !
19 janvier 2013 à 21:53
Leurrer ou cacher ?
2 mots voisins qui ne veulent pourtant pas dire tout à fait la m^me chose –
Mais bon – au final , qu ‘ on nous leurre ou qu ‘ on nous cache , nous savons tous très bien que leur but est le m^me , et que nous nous faisons baiser –
Et nous savons aussi très bien qu ‘ ils ne nous cachent pas grand-chose que nous ne sachions déjà tout à fait !
Alors plutôt : n ‘ est-ce pas nous qui nous cachons à nous-m^me le plus important ?
Ou encore , ne nous leurrons pas nous-même : ne nous cachons pas à nous-m^me ce que nous voyons très bien –
Ç. à dire :
- tout ce que nous ne voulons pas ; ces guerres , ces racismes , ces oppressions des riches sur les pauvres – ou bien : ces/les riches – , cette culture de la tristesse , du non-bonheur , de l ‘ argent-roi , du travail-roi , de l ‘ intolérance , manque de respect en toute chose , manque d ‘ amour de la nature mère de toute chose et qui est nous-m^me , . . . etc
- et surtout , et parce que c ‘ est cela que nous disons encore moins / d ‘ une certaine manière nous nous le cachons – Tout ce que nous voulons – oui , il faut le dire , ce que nous voulons : la justice , le partage des salaires – une culture qui ne parle plus d ‘ avoir , mais d ‘ être – une action qui n ‘ est plus de rêver ce que nous rejetons mais de rejeter vraiment ce qui est inadmissible – il nous faut la fête , l ‘ amour , le travail heureux ; considérer que des choses sont inadmissibles ; ne le seront jamais ; n ‘ ont aucune place dans notre démocratie du bien-être et du bonheur – Il nous faut le faire MAINTENANT – il n ‘ est aucune droite ni aucun Holland qui tienne –
« Disons ce que nous voulons ! ! ! »
OUI – Nous savons ce que nous VOULONS –
Il nous faut LE FAIRE ! ! ! ! ! ! ! !
23 janvier 2013 à 14:23
C’est tout à fait vrai, il n’y a qu’à voir le dernier ANI signé entre syndicat « de gauche » et syndicat de droite, sous poussée d’un gouvernement « de gauche » reprenant mot pour mot la volonté de droite énoncée par N. Sarkozy en Janvier 2012.
http://dystopie.net/2013/01/20/ps-1-comment-ils-ont-securise-notre-anu-notre-emploi/
En même temps, Mitterand avait déjà de son temps bien commencé à préparer le terrain de la rupture idéologique entre le PS et la Gauche « digne » de ce nom.
Ce qui m’étonne le plus ce n’est pas d’avoir un contrat social rompu [c'était la suite logique de l'évolution politique du pays] mais bien de croiser encore des gens classant le PS « à gauche ». Le partit à consommé sa rupture avec son électorat et se tourne désormais uniquement, par pure volonté électoraliste, vers la classe moyenne pour qui la gauche n’est ni une conviction ni un concept mais juste le fait de ne pas voter pour plus riche que soit [mais d'avoir quand même un iPhone].
ARG!
La Tâche
28 janvier 2013 à 23:36
@ La Tâche
En effet, comment peut-on croire encore que le PS est de gauche, c’est une vraie question !
mais aussi, pour leur trouver une excuse, elle est où la vraie gauche ? Combien sommes-nous ?
6 février 2013 à 20:15
la vraie gauche est celle qui fait passer les lois concernant entre autre les avancées sociales. De Mitterrand à Hollande, en passant par Jospin on peut, en toute bonne foi, en décompter quelques unes. Et puis il y a Melenchon et le grand soir. Mais les gens veulent ils encore du grand soir et des lendemains qui chantent?