Israël/Palestine : si vis pacem, fais-la !

Il est toujours difficile d’aborder la question du conflit israélo-palestinien : accusés de soutenir soit des terroristes soit des colonisateurs, les commentateurs même les plus compétents semblent toujours embarrassés lorsqu’ils décrivent cette situation inextricable.

Car en définitive il est avéré que chaque camp se trouve à la fois responsable et coupable de la situation actuelle, à tel point qu’il est devenu aujourd’hui impossible de déterminer les torts de chacune des partie sans se perdre dans des considérations historiques qui n’ont même plus lieu d’être : depuis plus de soixante ans les choses ont bien changé dans la région, et il apparaît qu’un jugement des responsabilités, comme un retour aux frontières de telle ou telle date sont une aberration pratique. Aujourd’hui nul n’est plus en mesure de revendiquer un territoire clairement défini ; la solution à deux Etats semble plus qu’impossible à réaliser. Tandis que faire les comptes ne ramènera pas les milliers de morts inutilement sacrifiés.

J’ai toujours été frappé par l’absence de solution contenue dans un conflit armé : des troupes sont envoyées se battre contre d’autres troupes pour « sauver » chacun sa patrie, sans que jamais l’un des deux combattants n’extermine définitivement la population ennemie. Ceux qui disent vouloir la fin d’Israël veulent-ils la fin de tous les Israéliens ? Et ceux qui veulent se débarrasser des terroristes palestiniens veulent-ils exterminer tous les Palestiniens ? Car quittes à vouloir la guerre, pourquoi ne pas aller au bout de la logique ? Israël rayé de la carte, ou les Palestiniens définitivement massacrés, est-ce bien cette solution que veulent voir se réaliser les acteurs de ce drame qui dure depuis tant d’années ?

J’ai du mal à croire en cette volonté ; et quand bien même cela serait l’objectif affiché, il faut admettre que si d’un point de vue « pratique » Israël a les moyens pour détruire toute vie palestinienne, les terroristes Palestiniens ne font par leurs actions qu’empirer le sort de leur propre population. Mais qu’est-ce qui empêche donc les Israéliens de supprimer définitivement le « problème palestinien » si ce n’est « la morale » internationale, ou la peur de représailles extérieures ? Et qu’est-ce qui pousse les palestiniens à continuer leurs attaques si ce n’est justement la volonté de pousser Israël à se lancer dans une réaction qui ne serait que l’étincelle permettant des représailles espérées ?

Car si nous pouvons oser ici un peu de « tactique » politique, les Israéliens au pouvoir ont en réalité tout intérêt à ce que des roquettes tombent régulièrement sur leur pays, car ils continuent ainsi de susciter la pitié (et les subventions) d’autres pays comme les non-négligeables Etats-Unis, tandis que les Palestiniens ont eux tout intérêt à voir Israël envahir leur territoire pour susciter la réaction de leurs voisins déjà échaudés.

Mais que les hommes (les peuples, pas leurs dirigeants corrompus) réfléchissent une minute à la réalité objective de leurs comportements : les Israéliens désirent-ils VRAIMENT la mort de tous les Palestiniens, et sont-ils prêts à pratiquer un génocide ouvert sur cette population qu’ils considèrent comme dangereuse, et considèrent-ils que leurs vies valent moins que les leurs propres ?
Les palestiniens désirent-ils VRAIMENT que le conflit dégénère jusqu’à provoquer un chaos dont les victimes se compteront par milliers ?

Seulement si ce n’est pas le cas, alors il apparaît qu’en l’absence d’une telle volonté la guerre est tout simplement inutile ! Et si ce n’est que la peur des représailles qui les en empêche, alors ils n’iront jamais jusqu’au bout non plus. Car en définitive personne n’a plus aucun intérêt à continuer ce conflit ; seuls les dirigeants qui nous poussent à le croire ont un intérêt à cette perpétuation, qui ne fait qu’éloigner les peuples de leur humanité, et qui constitue peut-être pour les hommes de pouvoir le seul recours pour continuer à les exploiter, et pour le monde capitaliste le moyen de purger son système de la crise.

En réalité le seul moyen de trouver une solution qui satisfasse tout le monde n’est pas de préparer la guerre mais de faire la paix, avec un seul et même Etat ouvert dans lequel Israéliens et Palestiniens se mélangeraient jusqu’à oublier qui est qui. Et cette solution, les peuples ne doivent pas attendre qu’elle leur soit proposée par les dirigeants, il faut qu’ils la mettent en place eux-mêmes, maintenant.

Les peuples doivent se réveiller et dire non à leurs dirigeants. Non aux dirigeants palestiniens, non aux dirigeants israéliens. Ce qu’il faudrait leur montrer, ce qu’ils doivent montrer au monde, c’est combien de Palestiniens et d’Israéliens seraient capables de se retrouver, chacun de son côté du mur, pour défiler ensemble pour la paix, et exiger la destruction de ce mur, le faire tomber comme d’autres peuples ont fait tomber le leur avant eux. Car ce n’est qu’ainsi que la paix pourra se faire. En refusant une guerre qui n’est profitable qu’à leurs dirigeants meurtriers, et en faisant la paix par eux-mêmes et pour eux-mêmes.

La seule question qui resterait alors serait de savoir si une telle manifestation serait acceptée et autorisée par ces gouvernants, et si cette manifestation serait relayée par les médias. Pour le reste, il suffirait de faire confiance aux hommes, seuls capables de faire une paix qui ne soit pas une illusion.

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr

2 Réponses à “Israël/Palestine : si vis pacem, fais-la !”

  1. Nadine Bompart Dit :

    Tu rêves Caleb!!!
    Tu crois encore que les humains sont bons par nature, et que leurs seules envies c’est la paix et la fraternité… Depuis Cros-Magnon, si c’était vrai on s’en serait aperçu, tu ne crois pas ?!
    « Un seul pays » ? Impossible, pour des raisons démographiques. Les dirigeants du Hamas l’ont bien dit d’ailleurs « nous gagnerons la guerre par le ventre de nos femmes »! Comme c’est romantique….
    Aller plus loin dans la surenchère, politique et religieuse, telle est leur seule solution…
    Ce conflit est un abcès qui nous permet de ne pas oublier de quoi les hommes sont fait…

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    • calebirri Dit :

      Bonjour Nadine, effectivement mon postulat de depart consiste à accorder aux hommes cette qualité ; et je persiste à croire que sur tous les habitants réunis israéliens et palestiniens, une majorité désire la paix. Cela dit, j’ai fait l’erreur de n’être pas assez clair sur certains points qui m’ont valu quelques commentaires assez virulents, auxquels je répondrai bientôt dans un autre papier qui j’espère éclaircira ma position. Mais je dois dire tout de suite que mes conclusions sont identiques. À suivre donc…

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