Après que me soit venue l’idée que les riches ne pouvaient peut-être tout simplement pas payer , j’ai commencé à me pencher sur une question simple qui découle de la constatation suivante : si les riches ne sont pas en mesure de payer pour la crise et que les pauvres non plus, qui le peut, et surtout OU DONC EST PASSE L’ARGENT ?
Cela fait donc quelques jours que je bataille pour y voir plus clair, mais le système est plus que complexe. Pourtant, des dizaines de milliards, ça ne devrait pas passer inaperçu : tous les jours des montants fabuleux sont cités partout dans les médias, il doit donc bien y avoir quelqu’un qui les récupère à la fin, non ?
Bon. Je n’ai sans doute pas encore tout saisi, mais voilà quelles sont les conclusions provisoires que j’ai tiré de mes « recherches » :
-Les Etats ont tellement emprunté pour financer leurs dettes qu’ils sont aujourd’hui au bord de la faillite.
-Les banques commerciales sont au bord de la faillite elles-aussi, car elles ont tant prêté qu’elles sont à peu près sûres aujourd’hui de ne pas pouvoir être remboursées intégralement.
-Les particuliers (pauvres) sont les premières victimes de la crise et pour la plupart leur épargne est leur seule ressource ; et au regard des milliards recherchés, elle n’expliquera pas tout. On ne peut pas compter sur eux.
-Les particuliers (riches) possèdent bien des millions ou même pour certains des milliards, mais même s’ils le voulaient ils ne pourraient pas récupérer tout leur argent. ils sont à oublier aussi.
-Les entreprises (et même les grandes) utilisent pour la plupart l’argent prêté par les banques en investissements, et ne possèdent sur leur compte que la trésorerie nécessaire pour survivre, le reste étant mis à l’abri sur des comptes inaccessibles à l’impôt, ou partagé entre les actionnaires privés. Elles ne paieront pas non plus.
Mais si personne ne possède donc « concrètement » tout cet argent, me disais-je naïvement, peut-être est-ce la BCE, qui en tant que dernier recours sert de régulateur à tout ce petit monde, possède sur ses comptes l’ensemble de la monnaie disponible, puisque c’est elle qui lui donne sa réalité physique. Et puisque l’argent circule, c’est qu’il existe non ?
Et bien au risque de vous surprendre, il est possible que non. Enfin pas totalement. Car si la BCE est la seule autorité européenne à pouvoir « battre monnaie », ses fonds « structurels » sont assez limités. Ce qui constitue l’essentiel des échanges monétaires n’est en réalité qu’une somme incalculable de titres de créances des uns, de titres de dettes des autres, des bouts de papier s’échangeant continuellement et avec une valeur qui varie au gré des événements… et de la confiance des acteurs. Et puis surtout, ce n’est pas la BCE qui crée la monnaie.
Car ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la masse monétaire en circulation n’est qu’une « projection » de la monnaie qui existerait si tout le monde était en mesure de rembourser ce qu’il a emprunté (ce qui est nécessairement impossible).
Et il faut rappeler que seules les banques commerciales peuvent créer de la monnaie, par le crédit. Mais en fonds propres elles ne possèdent que la somme cumulée des intérêts qu’elles gagnent en prêtant. Tout le reste n’est que de l’argent « fictif », résultat espéré en retour de la confiance que mettent (abusivement) les banques dans leurs clients.Cet argent n’existera qu’au terme du remboursement, et en fin de compte aura été utilisé, dépensé en totalité avant que d’exister vraiment, et cela sur le dos de l’emprunteur qui par son labeur permet de dégager les intérêts qui font leur gain.
La conséquence en est que si l’argent est introuvable, ce n’est donc pas parce qu’il est planqué dans des paradis fiscaux (vous n’y trouverez que peu de billets, il n’y a là-bas que des ordinateurs ultra-sécurisées), mais tout simplement parce que tout l’argent qui n’est pas dans les fonds propres des banques n’existe pas réellement, ou a déjà été utilisé. Ce ne sont que des crédits dont on anticipe fictivement le remboursement pour créer de la liquidité, mais qui s’ils ne sont pas in fine remboursés disparaitront dans le trou noir que semble être devenu la BCE.
S’il faut une preuve pour vous convaincre de ce que j’avance, il suffit de se pencher sur un exemple récent, celui de l’Equateur : endetté jusqu’au cou et sous la contrainte d’un plan de rigueur drastique, un audit de leur dette conduit pendant 14 mois les a poussé à refuser de continuer à payer. Les créanciers ont pris peur, et ont tenté de vendre leurs titres qui se sont dépréciés à une vitesse folle (je crois qu’elles ont perdu plus de 70% !). La dette perdit donc rapidement de sa valeur, et l’Equateur n’eût ensuite qu’à mandater une banque pour en racheter une partie conséquente (environ 30%), ce qui lui a permis, en quelques mois, de racheter par la suite, et pour 35% de sa valeur totale, plus de 90% de sa dette…
Résultat, une dette quasiment disparue (si on achète sa propre dette on peut se l’annuler soi-même !), et des intérêts réduits à rien : juste quelques lignes écrasées dans des ordinateurs, et voilà le travail !
Maintenant, imaginez qu’il suffirait d’un gouvernement assez courageux pour dire « on ne paie pas » pour que tout s’arrête ! Imaginez qu’il suffirait d’une panne de courant géante, d’un « delete » abusif ou d’un virus informatique pour que tout cet argent disparaisse et que les dettes soient annulées, que les cartes soient rebattues. Imaginez que la simple menace d’un « bankrun » soit capable de provoquer la panique chez ceux qui vivent non pas à crédit comme nous, mais directement sur notre dos… et alors c’est toute l’arnaque de ce système qui risquerait d’être découverte : il n’y a d’argent réel que ce que les pauvres veulent bien transpirer pour entretenir le niveau de vie des riches qui les exploitent. Et il nous suffirait de le refuser pour y échapper !
Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr
Dessin réalisé par N. Rahal
25 août 2012 à 13:15
Vous y êtes !! Le problème n’est pas les riches en soit, le problème c’est le système monétaire et les faux présupposés économiques/anthropologiques qui le soutiennent.
La mauvaise nouvelle c’est que s’attaquer à la monnaie, c’est s’attaquer au donjon du système capitaliste… la bonne nouvelle, c’est qu’une fois qu’est d’accord sur le constat et sur la direction à prendre, changer les règles de la monnaie n’est pas si compliqué à faire comme vous dites, ce ne sont après tout que des chiffres sur des ordinateurs…
PS : je vous conseille la lecture du dernier livre de David Graeber (Debt the first 5000 years) qui vous inspirera beaucoup à mon avis. Pour la version courte, il y a cette vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=CZIINXhGDcs&feature=plcp
28 août 2012 à 17:47
Bonjour,*
Tout ce qui est écrit ici n’est que la vérité de ce qu’il est entrain de se passer,car riches ou pauvres pour moi cela n’existe pas,mais bètes ou intelligents oui!
Depuis longtemps je réfléchi aussi de cette manière et un site m’a aussi dirigé sur cette façon de penser sityNet.fr. Je pebnses donc que tout ce que vous dites est vrai et juste et que les hommes sdur la terres face aux capitalistes sont les dindons de la farce!
J’ai lu énormément de livres sur l’économie et sur la crise aussi pour vous l’affirmer!
29 août 2012 à 9:13
Merci pour cette belle phrase à la fin de ton billet :
» . . . il n’y a d’argent réel que ce que les pauvres veulent bien transpirer pour entretenir le niveau de vie des riches qui les exploitent. »
Merci aussi à Bourdoiseau pour son optimisme vivifiant ( sincèrement ) .
Tout » âne » et ignorant que je suis des choses de l ‘ économie et de la finance , j ‘ apprécie la démarche de Caleb de re-poser les questions simplement –
Où est l ‘ argent ? Pourquoi le taux de l ‘ argent varie-t-il , et pas seulement la quantité d ‘ argent nécessaire ? Pourquoi faut-il soudainement rembourser de l ‘ argent qui a été prêté ? Sans être cultivé , on devine qu ‘ il y a là du tour de passe-passe , de l ‘ illusionnisme – Abracadabra ! L ‘ argent n ‘ est plus dans le chapeau !
Le gogo , penaud , rentre chez lui . L ‘ argent va sa vie , auréolé de mystère et de sacré
. Existe-t-il seulement ? Peu importe , la richesse existe bien , elle , et continue sa fascination – Et la pauvreté , surtout , existe .
La richesse , pourtant si peu interessante , continue de fasciner , et continue de passer par les magiciens de l ‘ argent –
M^me si l ‘ on ne rêve pas de richesse , on est malgré tout obligé de passer par l ‘ argent , de se faire arnaquer .
M^me sans argent , le partage des biens ne se fait pas : le patron continue auréolé de la gloire illusoire de » créer de l ‘ emploi » , sans que personne ne bronche , oubliant que l ‘ ouvrier crée tout autant l ‘ emploi du patron -
Le partage des biens ne se fait pas : le bourgeois lègue , sous couvert d » amour » sa fortune à ses enfants qui n ‘ y sont pour rien , pas plus que les enfants de l ‘ ouvrier de se voir hériter l ‘ infortune de ses parents -
Ainsi va la fortune ( ce mot qui veut dire éthymologiquement » chance » ) et s ‘ amasse et enfle telle boule de neige , sans que personne ne bronche -
Non , tout le monde ne reste pas immobile –
Les luttes continuent –
Alors continuons , pour que nos spécialistes démasquent entièrement les illusions des riches , pour que nous donnions d ‘ autres valeurs au partage , un autre fonctionnement au partage qu celui de l ‘ argent tel que nous le connaissons , et , soyons optimistes , une autre valeur à la vie que celle de la prétendue » richesse » –
LovE -
30 août 2012 à 2:37
Il suffirait pourtant d’une petite centaine d’anonymous bien en colère pour, comme tu le dis « écrasées juste quelques lignes dans des ordinateurs » du système financier (places boursières chambres de compensations, banques de tous les paradis fiscaux pour remettre tout ca a plat…) la même chose que dans le film Fight club en douceur…
Ce qui est incroyable c’est qu’il soit autorisé de spéculer, personne ne se rend donc compte de l’arnaque ?
Voici encore un exemple accablant de l’actualité, l’action Euro Disney Après avoir bondi de 22 % vendredi 24 août 2012 , s’est encore envolé de 32,4 % lundi dernier, ça veux dire qu’il y a quelques privilégiés (ceux qui ont des ordinateurs bien configuré pour acheter ou vendre des actions à haute fréquences et ceux qui était au courant de l’OPA) qui on réussi à se faire 50 % de gains en 2 jours !!
Vous pensez qu’il vient d’où cet argent ? et bien c’est simple, il vient des pigeons, comme les Deux millions huit cent mille qui ont acheté du Natixis…
a bientot
30 août 2012 à 23:00
Monsieur,
J’interviens peu dans les blogs mais vos propos sont suffisamment intéressants pour que j’en fasse une analyse critique
Où est passé l’argent demandez-vous ?
Pour comprendre où est passé l’argent, il faut revenir au concept monétaire
Sauf rares exceptions et de nos jour, la monnaie a toujours était basée sur une matière limitée.
Prenons l’or comme matière, la réponse à votre question serait serait alors équivalente à : où se trouve l’or ?
Et on pourrait alors facilement y répondre.
Cependant depuis la fin des accords de Bretton Wood en 1972 les monnaies ne sont plus rattachées à l’or.
Pour quelles raisons ?
Répondons-donc à cette première question, elle nous permettra de répondre à la question initiale.
La réponse est que l’or étant en quantité limité, la croissance des biens traduit en or est également aussi limité.
Prenons un exemple pour comprendre cet aspect ; soit un bien valant 1kg d’or, si je construits à second bien identique et que je n’ai pas trouvé l’or correspondant au bien produit, les deux biens se valorise 1 kg d’or, chaque bien a donc connu une déflation de 50%. Cet exemple montre qu’il est impossible de continuer une croissance basé sur un actif limité à partir du moment où la production de biens est en forte augmentation, ce qui a été la situation pendant les trente glorieuses. La production d’or ne peut pas suivre. C’est donc une nécessité absolue de passer en monnaie fiduciaire décorrélée de toute matière limitée, sinon il n’y a plus de croissance.
Le problème qui se pose alors c’est que l’on peut désormais imprimer autant de monnaie que l’on souhaite et cela indépendamment des biens produits. Si le système le fait, un phénomène inflationniste apparaît nécessairement. C’est ce que les pays découvrent dans les années 1970, l’inflation apparaît car il n’est plus possible d’augmenter la valorisation des biens produits car le système arrive à saturation et la consommation a basculer progressivement sur les services qui ne peuvent pas bénéficier de l’augmentation de la productivité. Ors celle-ci est essentielle pour équilibrer la création monétaire. Plus de monnaie et pas plus de biens = inflation.
Or l’inflation est un drame pour la classe possédante qui voient constamment sont épargne érodée. Donc il convient de la combattre.
Pour cela, il suffit de réduire l’offre monétaire, mais avec moins de monnaie on retrouve le même phénomène que nous avons constaté pour l’or. Un arrêt de la croissance. Par conséquent passé un certain seuil de richesse, il n’est structurellement plus possible de croitre. La croissance n’est donc plus possible, cet aspect est le point central de notre raisonnement.
Cependant ce constat n’est pas valable pour l’individu où pour un regroupement d’individus (entreprises) qui peuvent augmenter leur richesse mais celle-ci se fera nécessairement sur d’autre partie du système qui s’appauvrira.
C’est ainsi que si les pays veulent continuer la croissance, ils doivent continuer la création monétaire ET répartir cette création monétaire de manière inégalitaire, sinon c’est l’inflation.
Bien sur l’inflation va exister avec la création monétaire mais comme on va répartir la création monétaire sur peu de personnes l’inflation concerne des biens qui ne font partie « du panier moyen de la ménagère », elle sort par « magie » des statistiques.
Cette inflation se retrouve néanmoins partout : montée en gamme des produits (voitures, bijoux, montres, …), collection d’arts, immobilier bien situés, bateaux de plaisance, etc. La création monétaire crée également un surplus d’épargne pour une tranche de la population qui en demande en contrepartie des intérêts qui auto alimente la création monétaire. La conséquence de la montée des inégalités fait que les Etats ont moins de recettes pour autant de dépenses, c’est le début de leur endettement qui inexorablement ne peut que croitre tant que la croissance est alimentée par la création monétaire.
Où est passé l’argent vous demandez-vous ? : on peut désormais répondre à cette question : une partie dans l’inflation de biens haut de gamme, une partie dans l’épargne.
Maintenant intéressons-nous à la seconde problématique que vous développez.
Peut-on récupérer cet argent ?
La réponse est : celle de l’épargne oui, celle de l’inflation non.
En effet en récupérant celle de l’épargne, vous déposséder les riches, qui ne pourront plus acheter des biens hauts de gamme, c’est biens se dégonfleront, certains ne vaudront même plus rien faute de moyens de les entretenir (yachts, jet privée, etc..) c’est le contraire de l’inflation, c’est la déflation sur les biens haut de gamme. Ainsi l’argent qui a alimenté les biens haut de gamme est définitivement perdue
Enfin, terminons par la troisième problématique que vous développez :
Vous dites « Maintenant, imaginez qu’il suffirait d’un gouvernement assez courageux pour dire « on ne paie pas » pour que tout s’arrête ! »
Pour répondre à cette question, il faut comprendre les conséquences d’un arrêt du remboursement.
Pour cela, il convient d’affiner qui détient les dettes et qu’est ce qu’ils font de l’argent qui leur ait remboursé.
Détenteurs des dettes : assurances, fond de pensions (retraite), épargne individuel (à travers les assurances vie, pour l’achat de bon du trésor), fond souverains, banques à travers des bons du trésor.
Les conséquences du non remboursement sont donc, faillites des assureurs, faillite de banques, arrêts des versements de retraites, faillites des fonds de pensions, spoliation de l’épargne individuelle.
Les conséquences des conséquences : arrêt de la machine économique puisque il y a une forte diminution de l’argent en circulation, les personnes solvables ne l’étant plus elles réduisent drastiquement leur consommation provoquant un chômage massif qui s’auto amplifie au fur qu’il progresse. Déflation majeur de tous les biens, appauvrissement généralisé du pays.
Peut-on éviter cet enchaînement aux conséquences dramatiques ?
Ma réponse est oui mais sous les conditions suivantes :
Toutes les dettes ne peuvent pas être effacées, seul un pourcentage (empiriquement autour de 50%, 60% mais faut affiner) peuvent l’être.
Les assurances et les banques doivent nationalisées pour éviter leur faillite, la nationalisation ne coutent rien ce sont les actionnaires qui perdent tout.
Préservation de l’épargne individuelle en bons du trésor jusqu’à un plafond, au dessus du plafond spoliation. Préservation des assurances vie jusqu’à un plafond au dessus du plafond, idem pour tous les comptes bancaires.
Les fonds de retraites ne sont pas concernées par la restructuration de la dette, ils perdent déjà beaucoup par la valorisation à zéro des assurances et des banques.
En conclusion, votre solution d’effacer les dettes d’un coup n’est pas réaliste c’est le chaos assuré. En revanche une restructuration des dettes en préservant l’épargne des individus jusqu’à un plafond permet à la machine économique de continuer à fonctionner car on a supprimé le surplus d’épargne du système, surplus qui ne servait à rien.
En ce qui concerne l’avenir : arrêt de la volonté de croitre ce qui implique arrêt de la croissance monétaire, l’arrêt de la croissance monétaire marque l’arrêt de l’accroissement des inégalités.
J’espère avoir fait avancer votre réflexion qui bien qu’intéressante manquait de fondement.
5 septembre 2012 à 22:41
Votre réponse est dans la question.
Qui est la classe sociale qui gouvernent ?
Ou sont les pions de Goldman Sachs ?
La révolution française a placé la bourgeoisie au pouvoir qui a de fait remplacé l’ancienne classe dominante, la noblesse.
Depuis la bourgeoisie a pris tous les pouvoirs, renoncer au paiement des dettes c’est les redonner… puisque cela vaut dire que le système capitaliste sur laquelle s’appuie la domination de la bourgeoisie a failli…
Il n’est pas exclu que seule une révolution permettent de chasser du pouvoir cette classe dominante… exactement pour des raisons similaires à 1789, une crise de régime sans précédent…
2 septembre 2012 à 10:25
@enodad
C’est très clair merci !
Mais pourquoi n’est-elle pas la solution retenue ?
4 septembre 2012 à 11:19
Bonjour,
Selon Michael Rivero de Whatreallyhappened qui me semble assez bon pour la vulgarisation scientifique, l’argent n’étant créé que par l’emprunt, la croissance n’est finalement qu’une augmentation des prêts, et donc de la somme des intérêts à rembourser. C’est un système à la ponzi, car il faut toujours plus de nouveaux emprunteurs qui payeront des intérêts afin de payer les anciens créditeurs. Moins d’emprunteurs, moins d’intérêts payés, et le système se grippe.
Ce système dans lequel nous vivons en occident est par définition un système fasciste, car, tel que le définissait Mussolini, il est l’alliance de l’Etat et des grandes entreprises (ici les banques), au dépends du peuple.
Par ailleurs, à l’époque de l’esclavage, les esclaves travaillaient la moitié du temps pour eux, l’autre moitié pour leur maître. Mais la relation maître/esclave était claire et visible, car elle était physique. Le maître était présent sur la plantation, en chair et en os. Avec ce système bancaire, on travaille 50 % de notre temps pour rembourser les intérêts de la dette nationale (en plus des intérêts d’un achat immobilier ou de véhicule…), mais la relation maître/esclave est cachée car c’est une relation prêteur/emprunteur, et c’est l’emprunteur qui demande à être l’esclave du prêteur.
Et là on rejoint Alex Jones, pour qui ce système a été mis en place (Noël 1913 aux USA, en même temps que l’instauration de l’impôt sur le revenu…) pour institutionnaliser une nouvelle forme d’esclavage, le but n’étant pas d’enrichir les banquiers centraux, mais d’appauvrir et garder ou réduire les peuples en esclavage. D’ou la mise en place par les « rebelles » d’une banque centrale en Libye avant même l’élimination de Kadhafi.
Rivero décrit le système de création monétaire américain, mais il doit y avoir au moins des similitudes avec ce qui se passe en Europe, non ?
Mais j’avoue que je m’y perds…
Mon grain de sel aide-t-il à faire avancer le schmilblick ?
5 septembre 2012 à 22:52
Non, il ne faut pas voir un dessein délibéré de domination mais simplement la volonté de s’enrichir.Or passé un certain seuil l’enrichissement de sous système se fait au détriment du système global. En résumé,la croissance est le problème et pas la solution !
15 septembre 2012 à 9:37
commentaires a l auteur:
» Et puis surtout, ce n’est pas la BCE qui crée la monnaie. »
c’est faux
« Et il faut rappeler que seules les banques commerciales peuvent créer de la monnaie, par le crédit. »
Faux. les bq commerciales creent la monnaie scripturale via le credit.
la bq centrale cree la monnaie fiduciaire.
« Cet argent n’existera qu’au terme du remboursement, et en fin de compte aura été utilisé, dépensé en totalité avant que d’exister vraiment, et cela sur le dos de l’emprunteur qui par son labeur permet de dégager les intérêts qui font leur gain. »
Au contraire, la monnaie (ficuciaire ou scripturale) est cree lors du pret et detruite lors du remboursement.
Le reste de l’article me semble +/- correcte.
Il faut souligner 90% (ou plus) des dépots sont pris comme couverture lors d’un prêt. mais comme le depositaire voit toujours affiche le meme solde sur son compte on a de la création de monnaie scripturale.
Par ex. tu deposes 100 eur.
Ta banque me prete 90 eur.
Je te paie un service/marchandise et tu recuperes 90 eur sur ton compte.
La banque me reprete 80 eur.. et ainsi de suite…
donc a la fin tu auras sur ton compte 1000 eur = 100 / (1 – 0.9)
mais reellement il n’existe qu’un billet de 100 eur dans le systeme.
le reste est de la monnaie scripturale (couverte par des dettes, elles-memes par d’autres dettes…)
donc si je suis en faillite (ainsi que ta banque) 90% de ton avoir disparait.
15 septembre 2012 à 13:27
enodad,
je pense comme toi, que la reference a 1789 est pertinente, cette crise au niveau cyclique, me semble pas etre une crise de type 1929 mais plus 1789.
j anticipe une refonte complete du systeme monetaire & fractionaire (et probablement politique).
La presence inedite d’internet va egalement jouer un role majeur. le nouveau systeme sera je l espere intiment lie a internet, au partage et decentralisation du pouvoir.
en fait une democratie intensifiee par internet.
par contre ton explication sur la deflation/inflation me laisse perplexe.
-la masse d’or ne doit aucunement valoir autant que la somme des produits existants mais seulement autant que les produits à échanger.
(dans ton exemple tu confond doubler les produits avec doubler la production); la monnaie-or est légèrement déflationiste, la hausse de production etant plus forte que l extraction d or.
mais la question n est pas triviale: par exemple si je double ma production de chaussures et toi tu doubles ta production de chemises, nous pouvons très bien doubler nos échanges commerciaux sans nécessiter plus d’or..
On peut meme se risquer a proposer (hypothèse) que le cote legerement deflationiste de l’or stimule positivement la production: a premiere vue un riche va préférer ne pas investir son capital, car la deflation lui apporte un rendement sans risque, mais ne pas investir ralenti la production, donc diminue la déflation et son rendement; à l’extrême, cela peut même causer une offre de produit insuffisante et de l’inflation; le riche est donc motivé à investir jusqu’a un certain seuil où le la prise de risque n’est plus rentable. Une légère déflation n’empeche pas le remboursement des dettes, c’est simplement un taux d’emprunt réel majoré par la déflation.
-ton explication sur la croissance qui devient impossible est tautologique: tu commences par dire qu’avec l’or déflationiste la croissance est stoppée sans préciser les raisons, sans doute veux tu dire que la croissance ne sera pas nulle mais plafonnée par le taux d’extraction d’or. mais comme je viens de l expliquer une légère déflation est possible, ce qui remonte un peu ce plafond de croissance.
ensuite tu continues en expliquant que la seule alternative, l’argent-dette est inflationiste (c’est vrai). Ensuite vient la tautologie: tu dis que la croissance sature, ce qui cause l’inflation, donc la hausse des taux puis le retour à la déflation donc l’arret de la croissance, ce qui est ton postulat de départ « la croissance sature ». Tu n’as donc rien démontré…
Je pense toutefois (comme toi?) qu’un système équilibré doit pouvoir perdurer sans croissance, c-a-d avec une population et production stable.
Ta remarque sur la creation monetaire qui va sur-valoriser les biens haut-de-gamme est interessante.
Mais on ne peut pas dire que la monnaie se trouve la.
Si tu achete un yacht de luxe pour 50 millions cet argent n’est pas dans ton yacht mais dans les mains du vendeur, qui e transmet a qqn d’autre etc…
Cet argent circule, il est partout sur les comptes courant.
Quand on depense il circule vite et ralenti quand on thesaurise/epargne.
L’augmentation des prix depend de la masse de monnaie fois la frequence des transactions (la velocité de la monnaie).
Qqn m’a dit que la forte création monétaire de la Fed + BCE ne causera pas d’inflation, car cette monnaie va simplement combler les pertes des banques pour eviter leur faillite; et financer les dettes des Etats à taux bas pour qu’ils puissent se rassainir.
Il pretend que cette monnaie n’ira pas dans l’économie réelle…
Cette une question d’importance majeure.
Je suis convaincu que cette monnaie va dans l’économie, elle s’y trouve avant même que la Fed/BCE intervienne:
quand les banques ont prete des trillons, pour que cela ne soit pas hyper-inflationiste il etait prevu que les emprunteurs creent par le travail des produits, afin de rembourser.
Il etait egalement prévu que cette monnaie soit detruite au remboursement (deflationiste) et que d’autre emprunts soient fait en parallele (inflationiste); donc au final que la production croisse en parallele de l’offre monétaire. (inflation neutre)
Pas de remboursement signifie que la création de produit n’a pas eu lieu comme prévu… la monnaie pretee est pourtant la dans le systeme, les emprunteurs l’ont dépensée.
Pour éviter l’effet inflationiste (vu les montants parlons d’hyper-inflationiste) il faut que les banques qui ont prêtée detruisent cette monnaie ailleurs, c-a-d sur leur fonds propres. Ceux-ci ne dépassant pas 8% du total (il est beau notre systeme fractionaire n’est-ce pas?) elles doivent être nationalisées et remflouees pour éviter la faillite (systémique).
Au lieu de 1 (dette) – 1 (rembours.) = 0 on a 1 (dette) + 0.92 (renflouement) – 1 (rembours.) = 0.92 ! donc inflation!!
L’autre solution, la Fed/BCE ne renfloue pas les banques mais prete aux emprunteurs pour que ceux-ci puisse continuer à rembourser aux banques (et eviter leur faillite)… Mais pour que cela aide les emprunteurs il faut des taux tres bas, c’est inflationiste a nouveau.
Cela donne 1 (dette) + 1 (nouvelle dette) – 1 (rembours.) = 1.
En fait on transfert les créances insolvables des banques commerciales vers les banques centrales. Les emprunteurs ne remboursent pratiquement pas et paient des taux quasi nuls.
Cela devient inflationiste car la création de richesse n’a pas eu lieu et la monnaie crée n’est pas remboursée/detruite.
Les optimistes espèrent que tout rentre dans l’ordre et que les emprunteurs remboursent plus tard… mais il faudrait pour cela des revenus, donc que la consommation ne chute pas, or elle est obligée ce chuter en fin de cyle d’endettement, car les taux d’endettement sont arrivés à leur maximum pour rester solvables.
Certes avec un taux d’intérêt nul, les taux d’endettement peuvent theoriquement être infinis car la solvabilité est triviale, la charge d’intérêt étant nulle.
Mais une economie où la consommation ne chute jamais grace a des dettes croissant sans limite, avec des intérêts toujours plus proches de zeros, finira forcément par faire monter l’inflation.
A un certain stade, les investissements cessent car le rendement nominal (en baisse) devient plus faible que l’inflation (en hausse).
L’épargne cesse aussi car l’inflation la détruit.
A ce moment la, le barrage se rompt et un tsunami de liquidités provoque l’hyper-inflation: l’épargne se réfugie dans les matières premieres et l’immobilier.
L’obligataire est lui assi liquidé et réinvestit suit la meme route.
Il faut ici bien comprendre que l’épargne totale est aussi élevée que la somme des dettes!! donc gigantesque.
Le marché des M.P. et immo est quant à lui très restraint et la hausse des prix sera donc astronomique. C’est comme vider un ocean pour l’injecter dans un ballon!
Et l’effet hyper-inflationiste sera encore doublé par les Fed/BCE qui monétiseront l’obligataire, cad que chaque obligation liquidée sera rachetée par la banque centrale, de fait une masse monétaire équivalente à la somme des dettes publiques sera ajoutée au système!
Pour noircir encore la situation, relevons que la valeur de la monnaie est definie aussi par sa contrepartie, c-a-d les actifs des banques centrales; à ce moment ce sera des actifs toxiques, des creances pourries!
La confiance dans la monnaie s’effondrera de manière très rapide.
Si l’on considère également la sphère très virtuelle des produits dérivés qui se chiffre en millions de milliards d’usd, alors leur liquidiation aura un effet encore plus devastateur sur les prix des MP.
Buffet les appelait « armes de destruction massives »…
18 septembre 2012 à 22:17
@Millin8,
Vous affirmez :
« la masse d’or ne doit aucunement valoir autant que la somme des produits existants mais seulement autant que les produits à échanger ».
Je ne voie pas la différence entre la valorisation des biens existants et la valorisation des produits à échanger. Si un produit ne peut pas être échangé dans sa contrepartie Or, alors sa valorisation est zéro. A contrario, si un bien est valorisé autant qu’il y a d’or alors tous les autres produits sont valorisés à zéro. Donc chaque produit à une valeur d’échange correspondant à une fraction de la masse monétaire, donc une fraction d’or.
On comprend pour qu’elles raisons un système basé sur une masse monétaire fixe ne peut pas être inflationniste. C’est même le contraire, c’est structurellement déflationniste.
Vous dites
« par exemple si je double ma production de chaussures et toi tu doubles ta production de chemises, nous pouvons très bien doubler nos échanges commerciaux sans nécessiter plus d’or.. »
Il n’y a pas besoin plus d’or car chaque unité produite aura subit une déflation. La même quantité d’or permet d’échanger plus de produits. Encore une fois une masse monétaire fixe est déflationniste.
Vous dites
« On peut meme se risquer a proposer (hypothèse) que le cote legerement deflationiste de l’or stimule positivement la production: a premiere vue un riche va préférer ne pas investir son capital, car la deflation lui apporte un rendement sans risque, mais ne pas investir ralenti la production, donc diminue la déflation et son rendement; à l’extrême, cela peut même causer une offre de produit insuffisante et de l’inflation; le riche est donc motivé à investir jusqu’a un certain seuil où le la prise de risque n’est plus rentable.»
Nous sommes d’accord, trop de production est déflationniste donc la production ralentie d’elle même structurellement. Un équilibre s’installe entre la production et la masse monétaire. C’est pour cette raison que la croissance est structurellement impossible avec une masse monétaire constante.
Vous dites :
« ton explication sur la croissance qui devient impossible est tautologique: tu commences par dire qu’avec l’or déflationiste la croissance est stoppée sans préciser les raisons, sans doute veux tu dire que la croissance ne sera pas nulle mais plafonnée par le taux d’extraction d’or.»
L’explication a été donnée plus en amont, car en effet une monnaie basée sur l’or est déflationniste donc pour éviter ce phénomène déflationniste la production s’auto limite.
Vous dites
« mais comme je viens de l’expliquer une légère déflation est possible, ce qui remonte un peu ce plafond de croissance. «
La déflation est structurelle, il n’y pas de possibilité de relever le plafond de la croissance.
Vous dites :
« ensuite tu continues en expliquant que la seule alternative, l’argent-dette est inflationiste (c’est vrai). Ensuite vient la tautologie: tu dis que la croissance sature, ce qui cause l’inflation, donc la hausse des taux puis le retour à la déflation donc l’arret de la croissance, ce qui est ton postulat de départ « la croissance sature ». Tu n’as donc rien démontré »
J’ai dit que pour éviter l’arrêt structurel de la croissance, il ne faut pas lier la monnaie à l’Or. Par la suite, compte tenu que le système économique bascule d’une production de biens vers une production de services, la croissance, indépendamment du système monétaire, est limitée, les services n’étant pas ou peu concernés par les gains de productivité. Je n’ai pas évoqué « la hausse des taux », ni la déflation que cette hausse provoque (cela c’est ce qui c’est techniquement passée pour combattre l’inflation au début des années 1980)
Vous dites :
« Ta remarque sur la creation monetaire qui va sur-valoriser les biens haut-de-gamme est interessante.
Mais on ne peut pas dire que la monnaie se trouve la.
Si tu achete un yacht de luxe pour 50 millions cet argent n’est pas dans ton yacht mais dans les mains du vendeur, qui e transmet a qqn d’autre etc »
J’ai dit que compte tenu que la croissance était structurellement limitée, la création monétaire se devait d’aller vers des produits « haut de gamme » afin d’éviter l’inflation sur le « panier moyen de la ménagère ». La création a donc servi à construire ce Yacht, donc l’argent est bien aller dans ce type d’inflation de montée de gamme. Dans les mains du vendeur, il ne reste qu’un delta de la somme totale qui a été dépensé pour construire le Yacht, l’argent c’est évaporée dans ce bien haut de gamme. « Evaporé » car il ne sera recouvrable par le système, c’est de l’inflation, pas une création de richesse car ce Yacht dans une société plus égalitaire, ou qui n’aurait pas procédé à la création monétaire, n’existerait pas.
Donc, je maintiens que la création monétaire de ces trente dernières années est allée d’une part dans de l’inflation haut de gamme et dans l’épargne. L’épargne étant constituée des dettes des autres parties du système.
La croissance étant structurellement impossible, les dettes ne peuvent pas être remboursées sauf à réduire à l’état d’esclave les 99% de la population au bénéfice des 1%…
Notez que les produits dérivés ne sont pas un problème ce sont de simples paris à sommes nulles, il n’y aucun pertes de richesses au niveau du système si on décide de les considérer comme nulles et non avenues…Les paris sont simplement annulés, le jeu est terminé. A contrario, c’est de les considérer comme valides qui pose un problème car
les gagnants raflent tout…
27 juillet 2014 à 14:11
Il a beaucoup d’info là: http://www.economiedistributive.fr