Alors que la crise bat son plein et que les mesures imposées par les marchés seront à coup sûr entérinées d’ici à peu par des gouvernements serviles, la bataille fait rage pour savoir si elle seront suffisantes pour redonner aux différents acteurs économiques la confiance qui leur fait défaut, tout en réduisant le taux d’endettement des pays les plus fragiles, et cela sans (trop) nuire à la croissance.
Nombreux sont ceux qui naturellement s’opposent, parmi les peuples, aux différents mécanismes proposés par les dirigeants européens, tandis que tous les analystes politiques ou économiques semblent se faire à cette idée comme étant la seule option valable, du moins à court terme. Mais personne ne semble en mesure de proposer d’autres alternatives capables de faire coïncider les deux éléments contradictoires que sont l’effacement de la dette et le retour à la croissance, et encore moins de nous laisser entrevoir d’autres perspectives que l’austérité générale ou la mort de la démocratie. Car si on fait le tour du petit monde médiatico-économico-politique qui sévit sur la toile, il apparaît qu’en dehors des critiques ou des descriptions (parfois fort justes) de la situation il manque une sorte de « force » susceptible de voir plus loin que la simple critique des événements, sur le long terme. On connaît tous le vieil adage qui dit « gouverner c’est prévoir », mais force est de constater qu’à part prévoir l’adoption des mesures concernant le « paquet » européen, nul ne s’aventure pour nous dire ce qui se passera une fois ce plan de sauvetage adopté par l’Europe.
Et pourtant ne serait-il pas important de savoir ce qui se passera « après » l’adoption du mécanisme de stabilité et de croissance (MES), de la création du fonds de secours européen (FESF), et à terme du fédéralisme européen ?
Que se passera-t-il une fois les conditions de travail dégradées, les salaires baissés, les droits sociaux anéantis, et l’harmonisation fiscale et bancaire réalisées ? On nous parle aujourd’hui de sacrifices pour retrouver la compétitivité, mais si les peuples doivent y consentir, qui peut aujourd’hui leur dire ce qui se passera à moyen ou à long terme ?
Les banques referont-elles crédit ? Les salaires vont ils ré-augmenter ? Les conditions de travail vont-elles s’améliorer ? Le chômage va-t-il baisser ? Et les investissements reprendre, ou les impôts être réduits ?
Et combien de temps va-t-il durer, ce « temps des sacrifices », et puis surtout quels sacrifices et pour qui ?
Voilà ce que nous voudrions bien savoir, et voilà justement ce qu’on ne nous dit pas.
La seule chose que nous soyons en état de constater aujourd’hui, c’est que monsieur Hollande n’est pas de gauche, que l’affaire du Libor n’est pas un cas unique, que les riches continuent de s’enrichir, que l’Europe n’explosera pas et surtout que tous les hommes de pouvoir sont des menteurs, en plus d’être corrompus. Comment dans ce cas se sentir rassurés ?
Alors maintenant j’en appelle à tous les économistes et autres statisticiens chevronnés qui parlent si haut pour dénoncer les excès des « banksters » ou les illusions des utopistes : rassemblez-vous et réfléchissez bien, calculez et anticipez, faites autant de probabilités, de calculs de risques que vous le désirez, lisez les bilans des entreprises et relisez vos théories rationalisées, prenez les marges d’erreur qui vous conviennent et dites nous ce qui se passera après l’adoption du plan. Faites-nous savoir en quoi la baisse des salaires et le fameux « retour à la compétitivité » nous sera bénéfique à long terme, et comment nous nous relèverons après-demain plus forts que nous le sommes aujourd’hui. Ce que nous voudrions savoir, c’est ce que dit la théorie sur laquelle s’appuient les agences de notation, les analystes et autres météorologues de l’apocalypse… Que tous les savants prédicateurs qui s’expriment quotidiennement sur les « grands » médias nous décrivent leur plan par le menu, qu’ils aillent vraiment jusqu’au fond des choses et qu’ils nous fassent parvenir leurs résultats, qu’on voit de quoi il retourne.
Il faut de l’austérité, il faut baisser les salaires, licencier du personnel, réformer le code du travail pour sauver l’Europe d’accord, nous vous avons bien entendu… Mais et après ? Et après ?
Et puis quand bien même, si l’Europe parvenait à faire « repartir la croissance » au prix des sacrifices aujourd’hui exigés, que se passerait-il au niveau mondial ? Ceux qui voyaient leur situation s’améliorer, ceux qui espéraient gagner des parts de marchés à l’international, vont-ils devoir s’asseoir à nouveau sur leurs espoirs ?
Je mets au défi tous les économistes de la planète de nous prouver comment les mesures qu’ils soutiennent aujourd’hui favoriseront demain les conditions d’existence de plus d’êtres humains qu’hier. J’affirme par avance que cela est impossible, pour la simple et bonne raison que tout cela est incalculable, et que nous le savons tous. Vous pourrez prendre la chose de quelque côté qui vous convienne, le capitalisme favorisera toujours les uns au détriment des autres, et ce n’est certainement pas en se fourrant la tête dans le sable que nous trouverons le moyen de sortir de cette aberration.
La décadence d’une civilisation commence le jour où les hommes cessent de prévoir l’avenir pour tenter de sauvegarder un présent qui leur échappe. Car si au lieu de se pencher sur les moyens de sauvegarder un système qui a fait preuve de son inadaptation nos « penseurs » se mettaient à imaginer celui qui doit le remplacer, alors l’espoir pourrait renaître aussi rapidement qu’il a disparu.
Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr
8 juillet 2012 à 8:03
Ils ne le feront pas, et pour cause!!!!
Ce système n’a aucun avenir, absolument aucun, mais ça, personne ne veut le voir en face. Ni les économistes, ni les politiques, ni les médias à leur service, et encore moins ceux qui les écoutent! Et c’est bien là le problème….
Jette un oeil sur l’interview de Berruyer à la radio Ici et maintenant sur: les-crises.fr
8 juillet 2012 à 8:51
La solution a été proposé il y a plus de 75 ans en France: http://www.economiedistributive.fr
8 juillet 2012 à 12:52
Un point de vue :
Il est vital pour la Société de cesser de placer les économistes et l’économie au centre des choses et des discours.
Il faut RELATIVISER l’importance de ces « expertises » concernant ce qui n’est après tout qu’une science bien bien molle.
8 juillet 2012 à 17:26
Rajout.
Par ailleurs il faut bien comprendre que l’évolution de ces 30 voire 40 années a abouti à la situation suivante : dans TOUS les domaines (de l’économie en passant par la culture, la sociologie, les arts, l’histoire, la géopolitique, la politique, …
quasiment tous les gens qu’on présente comme les « cadors » sur ces sujets en France dans TOUS les media de masse sont en fait des larbins et des caniches, très largement incompétents en outre.
Exemple criant. Notre seul prix Nobel d’économie, Maurice Allais, mort il y a 2 ans, était interdit de media, alors qu’on voit en ce moment toute la pertinence de ses analyses. Notre seul prix Nobel d’éco interdit de media!
Pendant ce temps, les économistes à deux balles eux se succèdent dans les media pour raconter leurs conneries et carrément leurs mensonges.
C’est une bel et bien une « crise systémique » DONC, mais elle n’est pas monétaire ou économique… :-)
8 juillet 2012 à 21:23
Il n’y a aucun projet d’avenir.
L’aboutissement de ce système, c’est la dépopulation, la régression totale.
Il faut faire le Glass-steagall. Nous n’allons pas payer éternellement les dettes de jeu de ce système voyou avec des dirigeants corromus complices.
Supprimer les paradis-fiscaux et vous n’auraient plus de déficits publics.
Créer un crédit productif publique pour financer de grands projets de développement pour le biens de tous les hommes comme le projet NAWAPA.
8 juillet 2012 à 21:42
Il n’y a pas de projet d’avenir dans ce cadre corrompu. Les banquiers voyous, les dirigeants complices doivent démissionner.
Il faut instaurer le Glass-steagall global pour oragniser la faillite des banques d’affaires qui ont trichées au jeu; nous devons refuser de payer éternellement les actifs toxiques de ces banques,car cela s’accompagnera de la plus grande régression de l’histoire, refuser cet « impérialisme non impérial » comme dit Barroso,c’est à dire un impérialisme imposé par la propagande relayée par les soi-disants « économistes experts » au service et médias.
Il faut un crédit productif public animée par des banques nationales sous contrôle citoyen pour le développement de l’Europe et du monde en remettant en service le grand projet NAWAPA. Pour cela, on n’a pas besoin de MES ni de Traité budgétaire qui vont nous réduire à l’état de rat.L’histoire l’a prouvé. Nous ne voulons pas que les banques nous fassent du chantage. La première véritable étape est le Glass-steagall.
8 juillet 2012 à 23:22
Caleb, pericolo sporgersi ci-dessus à 21:23 et 21:42, peut être bien… Ton avis?
9 juillet 2012 à 7:18
Pour que le système d’économie libérale perdure il est nécessaire qu’il y est profusion de matières premières à bas prix, ce n’est déjà plus le cas, il faudra entrer dans un système économique de répartition. A long terme il faut envisager la fin de la libre entreprise individuelle.
10 juillet 2012 à 23:07
C’est intéressant cette réflexion au moment même où Mme Parisot fait le voeu d’inscrire le droit d’entreprendre dans la Constitution!
Aurait-elle eu peur en vous lisant.
Par ailleurs le système de répartition me semble le plus élevé et le plus digne d’une société émancipée.
11 juillet 2012 à 7:53
:-(
Nous sommes menacés par deux calamités. Les individus, et les collectifs.
9 juillet 2012 à 12:08
@ rhea
Pour décliner une formule de Valéry et l’adapter « à votre cas », je dirai pour ma part :-/
Nous sommes menacés par deux calamités. Les individus, et les collectifs.
9 juillet 2012 à 13:20
je te pépare un texte pour répondre à ta question sur le côté » pratique » de l ‘ éducation – bien cordialement – Charles -
9 juillet 2012 à 16:16
Charles, c’est surtout pour toi et par ensuite tes élèves ce « texte », non? :-)
Mais je le lirai avec intérêt.
9 juillet 2012 à 19:11
tu es de la maison ?
10 juillet 2012 à 12:27
( je poste ici / j ‘ arrive pas à envoyer par la page sur la morale )
Faire entrer les enfants dans la culture ne se fait pas en trois jours – pas plus
que les adultes – c ‘ est quelque chose qui se fait tout le temps –
Il faut essayer de leur montrer que la culture est un échange -
J ‘ aime faire créer les enfants -
Je choisis d ‘ abord un prétexte qui essaye le + possible de les concerner , et en
pensant que dans ce que je leur demande il pourront y mettre le + possible du
leur – Par exemple , je leur propose plusieurs thèmes d ‘ écriture que j ‘ espère
assez ludiques , du style raconter des rêves ou des cauchemars , ou bien
imaginer qu ‘ ils puissent avoir tout ce dont ils rêvent , tous les pouvoirs , faire
les choses les plus incroyables . . . à ce stade , certains sont bloqués , il faut les
encourager à écrire quelque chose , peut-être un sujet plus simple .. faire lire
ceux qui ont déjà commencé les encourage – En général je ne demande pas que
le texte soit long – je ne m ‘ occupe pas non plus d ‘ orthographe ni de mise en
forme des phrases – ça peut faire l ‘ objet d ‘ un retour après que le travail aura
été complètement terminé –
Après vient le travail de présentation : recopier le texte que j ‘ aurai corrigé (
en essayant de rester le + fidèle possible à leur intention , sans essayer de
rajouter quoi que ce soit ) et l ‘ illustrer – Leur montrer qu ‘ on peut écrire sur
du papier sans lignes , écrire en couleurs .. L ‘ illustration dédramatise la
création ( il n ‘ y a aucune raison pour que la création soit dramatique ) –
Puis vient l ‘ exposition ( si on ne s ‘ y oppose pas ) , affichage des textes et
leurs illustrations , re-lecture pour ceux qui le veulent , certains à qui je le
demande … – cette phase est très importante – L ‘ adulte doit essayer que
chacun y trouve sa place , soit valorisé – C ‘ est là que se crée le lien culturel
entre eux et les autres , le retour vers eux-m^me , le lien entre eux et leur
culture ( on peut choisir de thèmes-prétextes plus proches de leur culture
enfantine : télé , jeux vidéos , sports , loisirs . .), lien aussi entre eux et notre
culture adulte ( leur culture/ le maître , adulte , l ‘ école . . ) , valorisation de
soi-m^me -
On peut bien sûr dévelloper la créativité avec des points de départ plus dirigés
- Je peux leur demander , en matière artistique , de faire des croquis rapides de
plusieurs têtes avec certaines caractéristiques ( chapeaux , grosses joues ,
cheveux ébouriffés , très belle dame . . . ) et c ‘ est au moment de regarder tous
les dessins qu ‘ on s ‘ apercevra que chaque enfant a une manière d ‘ exprimer –
que ce n ‘ est peut-être pas la technique le + important ( Picasso disait qu ‘ il
faut désapprendre ) –
Qu ‘ est-ce que les enfants y auront appris ?
Qu ‘ ils ont en eux quelque chose qui est important -
Qu ‘ ils peuvent le dire et que ça fait du bien -
Que les autres aussi , et que ça n ‘ est pas si éloigné de ce qu ‘ ils ont
eux-m^me -
Que ce que font les adultes c ‘ est la m^me chose -
Est-ce qu ‘ on peut évoluer dans ce travail ? Oui – on y découvre toujours plus
de chose en soi-m^me , dans les autres , dans la vie qui nous entoure – On
peut m^me y dévelloper des techniques , mais je ne crois pas que ce soit le
plus important – Un » candidat » de » tous candidats » ( mouvement Colibri –
Fondation Pierre Rabhi ) disait qu ‘ en art , quand les moyens sont plus
importants que ce qu ‘ on a à dire ou à ( faire ) sentir , eh bien ça n ‘ est plus de
l ‘ art – Je crois qu ‘ il a raison -
10 juillet 2012 à 15:59
Lu, merci.
Si je ne me trompe pas, votre « public » sont des enfants aux alentours de 7 ou 8 ans.
Ce que vous leur faites faire est louable, et je suis sincère!
J’ai entendu parler d’une sorte de forum réunissant des milliers d’enseignants s’échangeant directement sur INTERNET et entre eux leurs bonnes pratiques en dehors de toutes initiatives dictées par des ministère$ ou autres académies.
Je ne retrouve pas cette url.
Vous pouvez nous la rappeler Charles…?
10 juillet 2012 à 21:17
Dézlé – je ne connais pas ce site – Merci pour votre lien -
11 juillet 2012 à 7:51
Charles, j’ai pensé ce matin à un papier qui a fait parler de lui il y a un an, et qui rejoint je crois votre manière e travailler.
Le voici sous ce lien.
http://owni.fr/2011/08/26/pourquoi-je-veux-que-ma-fille-soit-un-hacker/
Si vous arrivez à retrouver cette url de ce forum où des milliers d’enseignants etc, merci de la poster ici, ça m’intéresse vraiment.
Bonne classe!
Ps. Ce papier ne doit pas être affiché dans votre classe, trop d’ânes et e fossiles dans les académies les syndicats et les ministères liés à EN, vous auriez des ennuis -:-)
11 juillet 2012 à 14:38
merci pour votre réponse – merci pour ce lien , je m ‘ interesse + à la culture qu ‘ à l ‘ E.N. bien que j ‘ aime mon boulot et les enfants – Les Hackers sont pour beaucoup , du bon bord – Je vais regarder çà – Vive la liberté , l ‘ Amour , et la paix – [ Peace , Love & Freedom ] Bien à vous , Charles – [ la liberté n ' a pas de prix !!! ]
11 juillet 2012 à 21:48
Kool ce lien ! Same va très bien – Bien sûr tu as raison – et puis gafouze à L ‘ EN ( j ‘ en sais ququechose ) – Je prépare 1 txte + élaboré sur la culture – TTrrrrrrrè bonne vie à toi – LovE – ( on y arrivera ! ! ! )
11 juillet 2012 à 21:52
J ‘ aimerais aussi faire passer ququechose de franchement + positif – Pt^tre des photos de mes peintures très joyeuses – ou des traductions de chansons d ‘ amour nrésiliennes – jvai voir ce que je peux faire – Bonnn vie à toutes et tous – encore LovE -