il y a eu Hadopi, et il y aura ACTA. Mais la guerre pour le contrôle d’internet ne fait que commencer. Cela fait plusieurs semaines que de petites informations, assez anodines au premier abord, s’accumulent dans mon esprit pour parvenir à cette évidence. Cela pourrait paraître sonner pour beaucoup comme une mauvaise nouvelle, mais mon optimisme inébranlable me fait trouver cette évidence assez positive…Moi qui croyait que la bataille était déjà perdue, je m’aperçois qu’elle ne fait que débuter, et qu’il est donc possible de se battre encore.
Regardez les formidables mobilisations qui se sont faites au grand jour pour lutter contre Hadopi, contre ACTA, et imaginez toutes celles qui se font discrètement, et dont on n’entend que quelques échos résonnant ici où là : d’un côté la censure avance, mais de l’autre les résistants inventent, imaginent, conçoivent peu à peu tous les maillons d’une chaîne capable, si elle aboutissait, de se passer à terme des circuits financiers (qui rendent dépendants), circuits qui sont utilisés par les gouvernements pour contrôler toutes les communications. Car s’il est un dernier bastion à conquérir pour toute dictature désirant s’installer, internet est le dernier où se trouve encore autorisée la libre expression. Les gouvernements de tous bords l’ont bien compris, et ce n’est pas pour rien que les meilleurs techniciens sont employés à la traque sur internet, et que l’on emploie des Hackers à grands renforts de gros salaires pour se les mettre de leur côté.
Cette guerre de l’information, dont le but est de rendre internet semblable à une avenue remplie de caméras et de mouchards, montre bien la confiance que les Etats entretiennent entre eux, à tel point que les opérateurs nationaux espèrent pouvoir fermer leurs réseaux sur l’international sous des prétextes de sécurité fallacieux. En même temps que les Etats se referment sur eux-mêmes en fermant leurs frontières, ils tentent évidemment aussi de refermer les frontières virtuelles, qui sont susceptibles de nuire au nationalisme qui se met en place dans de nombreux pays.
À partir du moment ou un gouvernement désire changer de régime, il doit pouvoir fermer son territoire pour éviter les témoignages désobligeants, pour empêcher les rassemblements solidaires, pour stopper l’arrivée d’idées libertaires, bloquer les communications, contrôler l’information. Il veut avoir la possibilité de surveiller, de contrôler, d’interdire l’utilisation de ces nouvelles technologies, comme en profitant par exemple des failles de sécurité trouvées sur les appareils (comme sur le iphone).
C’est dans le but de fermer ces frontières que les législations les plus contraignantes vont être votées, car les technologies sont sans cesse améliorées, et des failles toujours trouvées. Alors que des petits malins trouvent le moyen de transformer leur ipod en iphone, d’autres aujourd’hui parviennent à se débarrasser des traceurs géographiques que sont aussi les serveurs, puisque basés sur un territoire. C’est un espoir inestimable que ces gens devraient susciter, et nous devrions les soutenir avec beaucoup plus de force. Car s’ils arrivent à se libérer des contraintes législatives et techniques, s’ils arrivent à se libérer de l’argent (open source), alors il seront en mesure de laisser une fenêtre entrouverte sur le monde, même dans les moments les plus sombres et les plus lourds qui nous attendent. S’il devenait possible à tout un chacun de se libérer des fournisseurs d’accès (en créant leurs propres réseaux, leurs propres relais), de leur opérateur et de l’hégémonie des grandes firmes, alors les dictateurs de tous poils auraient du soucis à se faire.
C’est pour cela qu’il faut que les internautes souhaitant rester libres se rassemblent au sein d’une sorte « d’internationale du web », afin de protéger tous ensemble le seul lieu de liberté d’expression qui nous reste. Sauvegardons notre histoire sur nos propres archives, créons les possibilités de pouvoir résister, communiquer, imaginons ce qu’il nous reste comme chemin à parcourir, et allons-y : internautes de tous les pays, unissez-vous!
Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr
21 août 2010 à 11:07
J’aurai beaucoup à dire sur ce sujet que je connais très bien, car vous avez saisi certaines choses mais je crois que vous êtes novice…
Mais franchement, votre manque d’interactivité avec vos commentateurs est un grave défaut de votre part.
Surtout après avoir écrit ce papier…
21 août 2010 à 12:04
@ Jean-marc
bonjour,
tout d’abord il ne fait aucun doute que votre avis sur la question m’intéresse, et qu’il ne faut pas hésiter à en faire part ici… quand bien même je n’y répondrais pas
car il faut dire que si je ne réponds pas toujours, je lis chaque commentaire. seulement, parfois je ne sais pas trop quoi répondre, d’autres je m’y reprends plusieurs fois puis abandonne, et d’autres encore je ne veux pas répondre…
je suis tout à fait pour l’interactivité, mais parfois, comme lors de notre dernier échange, je n’ai pas vraiment compris l’histoire des cahiers de doléances… je suis peut-être aveugle (ou stupide ?), mais je n’ai pas compris de quoi vous parliez : existent-ils (ceux d’aujourd’hui), faites vous référence à un site que je ne connais pas, ou bien aux cris du peuple qui expriment ainsi leurs doléances ?
n’hésitez donc pas à aller plus loin, et éclairez-moi donc !
et ne m’en veuillez pas quand je ne réponds pas, je fais ce que je peux, en novice !
cordialement
21 août 2010 à 13:09
Je ne vous ai trop vexé j’espère en employant le mot novice pour ce qui regarde votre connaissance des enjeux du net.
Vous confondez par exemple libre et open source je crois… Deux concepts aux caractéristiques différentes et intéressantes je pense par rapport à ce à quoi vous réfléchissez.
Mais ce n’est pas grave, vous êtes largement assez curieux et intelligent pour très vite vous cultiver et saisir ce genre de choses.
Concernant les cahiers de doléances, il faut replacer dans leur contexte historique ceux de 1789. Avec par exemple le fait que le peuple ne savait pas écrire, que la rédaction des cahiers a été prise en main par des notables locaux et l’Eglise, alphabétisés.
Vous voyez bien que la situation n’est pas comparable, et que des milliers de doléances s’expriment tous les jours de manière décentralisée sur des milliers de blogs ou de zones commentaires de sites divers.
Benjamin Bayart a eu un mot très juste je trouve : l’imprimerie a permis au peuple de lire, internet lui permet d’écrire.
Enfin, et c’est je crois ma remarque le plus intéressante pour vous, votre manque d’interactivité avec vos commentateurs (pas que moi) est problématique, d’un point de vue « culturel ».
En effet, vous délivrez un message selon un schéma de diffuseur, mais ne rentrez pas dans le jeu de l’interaction et de la co-construction (des idées par exemple) qui est le propre d’internet.
Cela me pose problème car vous êtes très intéressé par l’organisation politique, la démocratie, et il semble de plus en plus évident que ce schéma de diffusion de type magistère sans rétroaction est en voie de dépassement, et semble caractériser comme une fracture entre les progressistes et les conservateurs.
Respectueusement.
21 août 2010 à 17:18
C’est article est d’une naïveté étonnante!
Votre papier prouve que vous devriez vous renseigner sur l’ Internet, l’Open source, le réseau….Ce ne sont pas juste des concepts mais des domaines techniques qui nécessitent un minimum de connaissances.
Papier à refaire!
21 août 2010 à 17:30
Gauchiste !
21 août 2010 à 17:39
Bonjour Jean-marc et bonjour Caleb
Internet est sans doute un terrain ou la guerre est encore très ouverte… mais soyons prudents, internet est aussi un terrain ou les élites jouent avec des avantages considérables. Les infrastructures sont couteuses et le contrôle de celles-ci est entre des mains privilégiées. Le fait que pour rentabiliser au plus vite les inversions colossales il à fallu donner accès au plus grand nombre pour qu’il paie les factures… n’est pas à confondre avec la liberté d’y faire ce qu’on veut tant qu’on veut. À fur et à mesure que les participants qui intéressent vraiment seront assez pour payer la facture eux seuls et dégager des bénéfices… tous ceux qui ont aidé à construire la masse critique pour atteindre la rentabilité mais n’intéressent pas vraiment seront spoliées.
On est déjà au stade ou ils veulent différentier l’internet -tout est permis- de l’internet -plus- ou celui qui paie plus obtient plus… c’est toute la bataille de la neutralité de l’internet porteur… que maintenant celui qui à la propriété de l’infrastructure (bien que payé par tous ceux qui ont constituée la masse critique) veut pouvoir décider qui à le droit de circuler, comment et pourquoi (ce dernier sans que tout le monde doive savoir). C’est comme pour les téléphones portables… un jour ils décideront bien de ne plus faire cadeau les terminaux et que seulement pourra parler celui qui paiera ce qu’ils coutent vraiment.
Bien sur, entretemps internet est la et on serait fous de ne pas en profiter et agir pour que cela dure le plus longtemps possible… mais méfions-nous d’un média dont nous ne contrôlons pas grand chose, et ne misons pas tout sur la disponibilité du net. Il peut servir comme moyen de communication et coordination rapide… mais n’oublions pas de maintenir une infrastructure alternative mieux contrôlée par nous sur laquelle se reployer (même si ça ira moins vite) quand ils décideront de nous exclure.
L’Open Source… en effet, n’est pas nécessairement libre. On à le droit de regarder la source… mais cette source peut être patenté… on n’a pas le droit de la reprendre et de l’améliorer ou de l’intégrer a autre chose. La controverse actuelle sur le futur de OpenOffice et Java maintenant que Oracle à acheté Sun est un exemple clair.
Sur le manque d’interactivité… ce lieu n’est malheureusement qu’un simple blog sur une plateforme gratuite. C’est déjà énorme comparé à ce qu’il y avait il y à peu… mais c’est limité comme instrument vis à vis de ce qui serait nécessaire.
Bien sur… si on était capables de définir ce qui était nécessaire… on se rendrait compte qu’il n’existe pas de logiciel disponible actuellement pour fournir toutes les fonctionnalités dont on à besoin pour combler la diversité de nécessités d’un mouvement global.
Jean-marc, vous ne faites pas justice à Caleb sur l’interactivité… c’est déjà énorme de pouvoir laisser des commentaires et c’est prévu. Après ça, bien sur… on ne peut obliger personne à laisser des commentaires, d’un coté, et aussi… on ne peut espérer qu’une seule personne s’occupe de répondre un à un à tous les commentaires quand mille personnes peuvent en envoyer un dans la même minute mais qu’on ne dispose pas de mille minutes dans une seule pour répondre à tous dans un délai minime. Ça, c’est l’asymétrie du web dont il faut tenir compte. Gérer un site à plusieurs pour soulager cette proportion brutale n’est pas facile non plus sans dédier du temps à la coordination et à l’homogénéisation de la réponse parmi tous.
Puis, cerise sur le gâteau… Babel. Le français n’est pas ma langue maternelle ni celle de la plupart de l’humanité. Ce n’est pas parce-que nous le maitrisons entre nous qu’on ne doit pas penser comment faire parvenir notre message à ceux qui n’ont pas cette chance, ni comment parvenir à se saisir des messages probablement fort intéressants de ceux qui savent aussi bien penser mais s’expriment dans des langues que nous ne maitrisons pas. Apprendre toutes les langues n’est pas à portée de la plupart des humains… et même apprendre tous l’anglais n’est pas souhaitable (la langue véhicule l’idéologie dominante de ces parlants natifs parce-que c’est eux qui en dominent les moindres détails et cela leur donne un avantage argumentatif décisif).
Le jeu de l’interaction et de la co-construction à besoin de quelques instruments pas encore opératifs (que je sache). Des instruments d’une complexité qui débordent la capacité des espaces internet ou s’exprimer et échanger des idées est gratuit.
Les instruments sur mesure dont on à besoin sont grandement encore à inventer… bien que des efforts pour intégrer des fonctionnalités dans des instruments existants sont faits avec beaucoup d’illusion, souvent sans même savoir quelles seraient les fonctionnalité optimales finalement requises… chacun improvisant de bonne foi ce qu’il peut selon qu’il entends.
Caleb lui aussi se trompe souvent (tout comme moi, d’ailleurs ;) ). Ce ne sont pas nécessairement les mauvais régimes qui ont besoin de protectionnisme pour pérenniser leurs abus… on ne garde pas un tonneau d’eau pure en état sans éviter les filtrations de la boue du marécage dans lequel il se trouve. On peut discuter sur le fait si la normalité c’est l’eau pure ou la boue… on ne peut rien au fait qu’il faut des barrières à propos pour maintenir séparés et dans leur états tant l’une comme l’autre. A qui profite la logique de l’interdiction des barrières? Sans aucun doute… à la boue!
Bon, je vois qu’il y à matière à discussion pour encore un bon bout…
21 août 2010 à 19:27
Bonjour caleb,
Il va falloir passer à la vitesse supérieure.
Vous me suivez ?
Semez les graines
22 août 2010 à 10:51
Ningunotro, ma remarque sur la relation de Caleb avec ses commentateurs était bienveillante.
Je ne vous suis pas sur le fait que les instruments n’existent pas ; il y a suffisamment d’instruments pour que des usages, des relations, et des réseaux se créent déjà.
Bien qu’en effet nous sommes dans la préhistoire d’internet…
Je trouve lamentable le commentaire de Chuppa. Car si Caleb doit encore se cultiver un peu à mon avis sur les choses liées au net, il a prouvé dans cet article qu’il a, lui, déjà compris bien des aspects essentiels de sa nature sociologique.
Ce qui n’est pas le cas de bien des informaticiens qui eux maitrisent la subtilité des protocoles et des codes mais restent en terme de réflexion sociétale au raz de la moquette, n’est ce pas Chuppa?
Caleb, vous les connaissez peut être, mais je vous donne deux sources où s’exprime intelligence expertise et vertu démocratique concernant l’actualité du net :
read write web France, avec notamment Fabrice Epelboin
numerama, avec Guillaume Champeau
22 août 2010 à 11:10
@Jean marc, ne soyez pas ce que vous critiquez, maitrisez votre psyché et votre communication, ZEN
ne soyez pas aigri, relachez votre négativité
Gardez votre positivité
Créons, avançons.
libre
22 août 2010 à 11:14
Personne ne connait tout.
22 août 2010 à 11:40
K, vous dites n’importe quoi…
Faire les remarques que j’ai faites à Caleb n’a rien à voir avec de la négativité, bien au contraire, puisque les remarques s’accompagnent d’arguments et de propositions ; relisez moi.
Quant à la réponse faite à Chuppa, désolé, mais ma personnalité est plus anguleuse que ronde, et je ne vois aucune raison à part une zenitude mollassonne que je refuse de ne pas envoyer sur les roses ce genre de commentaire agressif et hors de propos.
Et oui, avançons, libres, ouverts, constructifs, mais réalistes et sachant piquer s’il le faut, car en face ce ne sont pas des enfants de coeur.
22 août 2010 à 12:24
P2P foundation
et Un autre lien :
http://www.theatlantic.com/science/archive/2010/08/market-data-firm-spots-the-tracks-of-bizarre-robot-traders/60829/
22 août 2010 à 12:26
@Jean marc oui ce ne sont pas des enfants de coeurs, et certains sont un peu mou à ce sujet
22 août 2010 à 13:14
Allez, un dernier pour Caleb.
http://www.eff.org/
22 août 2010 à 14:21
@ tous
merci pour vos messages et encore désolé de ne pas répondre assez rapidement, mais je le répète je n’ai pas beaucoup de temps disponible (ce blog n’est malheureusement pas mon activité principale), et comme le dit justement NingúnOtro, il m’est difficile de tout faire en même temps!
je suis d’accord également sur son commentaire, mais si la bataille d’internet est perdue, il nous restera encore la parole et l’écriture, le « mano a mano », à l’ancienne…
pour le reste, il est vrai que mes connaissances sur les techniques informatiques sont limitées, mais à vrai dire le plus important pour moi n’est pas de savoir si l’open source est gratuit ou libre, ou les deux à la fois, mais de savoir qu’il PEUT être libre et gratuit.
@ Jean-marc, je n’ai pas mal pris vos commentaires, j’ai bien compris votre point de vue, et certains commentateurs sont parfois bien plus virulents… bien plus que ne l’est Chuppa également.
ceci n’est pas pour autant une incitation !