parlons-en, de l’identité nationale!

Monsieur Besson veut ouvrir le débat sur « l’identité nationale » ? et bien parlons-en alors !

Pour commencer nous pourrions nous interroger sur la schizophrénie de l’Etat, adepte de la soi-disant « main de fer dans un gant de velours » : de quelle identité nationale parle-t-on ? de celle de Vichy et des collaborationnistes, de celle des colonisateurs empêchant « l’homme noir de rentrer dans l’histoire », de celle utilisant la main d’oeuvre étrangère selon son bon vouloir, ou celle qui exploite les sans-papiers avant de les renvoyer en nombre dans des pays en guerre ?

Ou bien faut-il parler de la France des résistants, de celle des humanistes du siècle des lumières,  ou des associations et des individus prenant des risques pour secourir les misérables (avec ou sans papiers, noirs ou blancs) ?

Car la France c’est bien tout cela en même temps. La France est un pays d’immigration, et il serait à mon avis bien difficile de trouver une majorité d’individus dont l’ascendance trouve ses racines exclusivement sur le territoire « français », territoire qui soit dit en passant à fort évolué au fil du temps. Et puis c’est aussi un pays d’émigration, car la délocalisation, ainsi que de nombreuses époques (inquisition, guerres mondiales, colonisation…) ont favorisé « la fuite » de nombreux ressortissants français vers l’extérieur, et cela jusqu’aux plus hauts représentants de l’Etat.

Alors quoi, où veut il en venir ce monsieur Besson : faire croire que tout ce qui n’est pas exclusivement français doit se sentir étranger, ou que tout ce qui est étranger sur le territoire français doit se sentir français ?

Ce débat est à l’image d’une pente qui peut s’avérer glissante ; sur quoi fonder l’identité d’une nation ? l’origine géographique, la race, la généalogie, les « valeurs » françaises ?

Mais la France est faite de toutes les origines, de toutes les races, et les valeurs françaises sont encore à définir : « liberté, égalité, fraternité » sont des valeurs que le gouvernement bafoue tous les jours un peu plus, tandis que le « travail, famille, patrie » fait également partie de notre histoire… l’identité nationale, c’est aussi monsieur Besson, une fois à gauche, une fois à droite. La capacité à penser le lendemain le contraire de ses convictions de la veille, l’expression de la justice face à la réalité injuste, le pays « des droits de l’homme » qui s’assoit dessus, une « terre d’accueil » qui refuse d’accueillir.

Un pays qui vend des armes à des pays qui font la guerre, qui commerce avec des dictatures, qui refuse de regarder en face son rôle d’esclavagiste responsable du retard économique de ses anciennes colonies. L’identité nationale c’est une xénophobie sans cesse renouvelée mais discrète qui perdure au fil du temps et sert de bouc-émissaire en temps de crises, crises provoquées par l’incompétence de gouvernements incapables d’assumer leurs erreurs politiques. L’identité nationale ce sont les étrangers qui font le sale boulot, les patrons qui les exploitent, les riches qui les asservissent.

C’est aussi la violence dans les banlieues, bien compréhensible aux vues de l’abandon complice des gouvernements successifs, qui utilisent cette violence pour jouer sur la peur des citoyens, et qui leur permet de faire passer des lois sécuritaires inacceptables.

Non, monsieur Besson, il n’y a plus d’identité nationale. La nation n’existe plus, car elle est à l’opposée de l’humanité. les Français sont les seuls à croire encore qu’ils sont une nation, mais en réalité la France n’est rien d’autre qu’une vieille personne ne voulant pas se résigner à partir. Si on mettait tous les « étrangers » à la porte, il ne resterait en fait de nation française qu’un petit îlot perdu au milieu d’un océan qui l’engloutirait bien vite. Peut-être pourra-t-on faire croire encore un peu que les Gaulois sont nos pères,  mais de plus en plus savent aujourd’hui que même les Gaulois n’étaient pas français. Alors après cela, comment parler d’identité nationale ?

Après avoir divisé les riches contre les pauvres, les noirs contre les blancs, les catholiques contre les musulmans, les juifs, ou les protestants, les « méritants » contre les « fainéants », après avoir tout cassé ce qui restait d’égalité et de justice dans ce pays, après avoir successivement rendu coupables des pires maux toutes les ethnies qui ont contribué à construire la France, on voudrait nous faire croire qu’il reste encore une unité capable de rendre compte de ce qu’est la France ?

Et bien je vais vous le dire moi, ce qu’elle est devenue l’identité nationale : une supercherie scandaleuse, tout simplement.

 

caleb irri

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