les vacances pour oublier la révolution

Ça y est, les vacances sont finies… presque deux mois sans qu’il ne se soit rien passé d’important (ou presque). La bourse remonte, la grippe A n’est rien d’autre qu’un vilain rhume, Ségolène Royal est toujours vivante, tout va bien en somme.

Parce qu’avant les vacances, on nous annonçait quand même la révolution ! des milliers de gens mis à la porte, des lois liberticides scandalisant les bonnes gens, la pandémie qui allait tous nous tuer…et puis plus rien… ? les vacances !

Entre temps pourtant, le gouvernement n’a pas chômé, et la situation ne s’est guère améliorée ; mais il faut croire que les vacances sont encore un puissant levier politique. De la même manière que les jours fériées et les fêtes populaires ont été créées par l’église catholique pour occuper le petit peuple durant les temps de latence agricole, il semble que les vacances soient encore le meilleur moyen de faire oublier au peuple ses velléités de toute une année. Malgré internet, par dessus les portables et au delà de la télé, l’absence de volonté des populations épuisées a rendu obsolètes ses porte-voix, qui sont sans doute partis assez loin du monde réel pour « recharger les batteries ». et commencer une nouvelle année comme on reprend l’école : on efface tout et on repart avec de bonnes résolutions.

Et alors quoi, elles n’ont pas été promulguées, les lois qui faisaient bondir le peuple il y a deux mois ? le chômage a baissé peut-être ? les raisons de la colère ont donc pourries sur pied ? c’est à se demander lorsque l’on constate le spectacle lamentable que nous offre l’opposition : Besancenot disparu des écrans radars, le PS cherche des alliances au lieu de chercher un projet, les syndicats refusent l’unité… à bien y regarder, il n’y a qu’un pas entre la soumission et l’acceptation.

Les voix politiques soit-disant d’opposition n’ont rien à proposer parce qu’ils sont d’accord, et les peuples sont soumis à la règle soi-disant démocratique des élections. Derrière leur dos se fait l’Histoire, et le temps joue en faveur du gouvernement qui met en place les nouvelles règles du jeu « démocratique » : nouvelle carte électorale, échéances présidentielles, plans massifs de communication… et en face de cela la fermeture progressive de toutes les issues de secours traditionnelles ( unité syndicale, grèves et manifestations massives, journalisme d’investigation) est programmée. Quand tout ira vraiment très mal, les peuples se réveilleront enfin, et s’apercevront que durant leur sommeil (leur coma ?) ils ont perdu jusqu’à la possibilité de contester : la sécurité sociale ne protégera plus, l’école n’élèvera plus, l’aide aux plus faibles sera réduite et les droits de l’homme bafoués, le travail sera obligatoire et la retraite ne le sera plus.

Nous aurons beau crier au scandale, à l’entourloupe, au complot si l’on veut, personne ne nous entendra. Les appels à la révolution se feront dans un silence étouffé, pas par les vacances mais par la répression. Deux choses positives seront aussi rendues possibles : la fin des vacances qui ne nous laissera pas nous endormir, et le secret auquel seront confinés les peuples avides de liberté… rien de tel pour une bonne petite révolution !
caleb irri

Une réponse à “les vacances pour oublier la révolution”

  1. Beaware Dit :

    « Besancenot disparu des écrans radars »

    Mais qui possède l’ensemble des médias ? L’appel à la révolte ne risque pas d’être médiatisée sur TF1 ni chez les autres, de plus on n’accorde que très peu de crédit à ceux qui prêche la vérité … Le seul médias qui tienne encore c’est ici sur internet mais pour combien de temps ?

    Répondre

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