Cela fait plusieurs semaines que cette rumeur court doucement sur internet, entre légende et réalité…
Plusieurs vidéos font part de cette possibilité, et la Colombie a déjà instauré ce que son gouvernement appelle « l’état d’urgence économique et sociale », qui permet de légiférer par décret pendant trente jours renouvelables (AFP).
Si la loi martiale peut paraître une extrémité inconcevable pour la plupart des gens « sérieux », elle me semble personnellement de moins en moins une élucubration délirante : car enfin les nouvelles chaque jour font part de nouveaux licenciements, massifs et secs, sans reconversion ni même délocalisation.
Au moment où les pouvoirs publics décident d’allonger la durée du temps de travail, et de durcir les conditions d’attribution des aides sociales va se creuser parallèlement un fossé extrêmement profond entre les citoyens et l’Etat, ce qui débouchera sur des conflits majeurs entre les deux.
Il se peut qu’en se prolongeant la crise provoque une misère si prégnante que la faim d’un grand nombre pousse les masses à dépasser les limites légales pour obtenir leur subsistance, et usent de la violence pour ce faire. Dans ce cas les gouvernements n’auront d’autre choix que de faire rétablir l’ordre, par la force également. D’où la nécessité de la loi martiale dans un cas comme celui-ci.
Au delà des conséquences de l’instauration d’une telle mesure, la préparation de sa mise en place serait un très mauvais signe envoyé par les gouvernements.
Je ne sais si la formation de telles rumeurs est un signe annonciateur de cette préparation, mais il ne fait aucun doute que si cette rumeur venait à s’étendre, la panique créée ne manquerait pas de créer le « monstre » qu’elle redoute : la révolution.
Mais tout cela n’est pas encore le plus grave.
Le plus grave, c’est que les mesures économiques et sociales prises ces dernières années ont l’air d’avoir été prises au rebours du bon sens, comme si leurs effets étaient à l’opposée des volontés déclarées.
Le plus grave ce sont les possibilités législatives et coercitives que l’état d’urgence crée. Ceux qui se plaignent des méthodes du gouvernement en matière législative, de l’attaque menée contre les libertés individuelles, de la perte successive de tous les « acquis sociaux » sont loin d’imaginer les dangers d’une proclamation de l’état d’urgence.
Un tel système permet au président (exerçant de fait une dictature) de faire appliquer à peu près ce qu’il désire, et peut se faire aider par la force.
Le plus grave, c’est le souvenir d’une phrase de George Orwell : « on n’établit pas une dictature pour sauver une révolution, on fait une révolution pour établir une dictature »
caleb irri
21 novembre 2008
crise, double coup, la démocratie