On le voit bien en ce moment, la politique est plus que jamais nécessaire au fonctionnement du capitalisme. Le pouvoir financier est dépendant du pouvoir politique, ce qui semble être a priori une bonne chose, car cela offre l’espoir d’un jour pouvoir faire fonctionner les sociétés d’une autre manière.
Malheureusement, il s’avère que la tendance est à un rapprochement dangereux de ces deux pouvoirs, rapprochement que favorisent ces temps de crise. Ce phénomène de concentration peut conduire à des excès néfastes à la démocratie et accélérer la mainmise de l’Etat dans tous les domaines.
Mais tout n’est pas encore perdu, comme le prouvent les derniers évènements : on entend le mot « confiance » plus que le mot « crise », et cela n’est pas innocent. Bien que la répétition continuelle de ce terme puisse sembler plus inquiétante que rassurante, elle a le mérite de montrer clairement la force du peuple, qui tient en main le véritable pouvoir et qui l’ignore trop souvent.
Car en réalité si le gouvernement s’inquiète tellement pour nous, c’est que si nous retirons tous nos sous en même temps (pour ceux à qui il en reste bien sûr), le gouvernement en place ne fera pas long feu. De la même manière que les sénateurs étasuniens hésitaient à devoir faire payer 700 milliards de dollars à leurs électeurs, les dirigeants d’aujourd’hui rivalisent d’ingéniosité pour ne pas effrayer le contribuable ni l’électeur (ils garantissent des avoirs de plus de 70000 euros, comme si la plupart des français détenaient cette somme sur leur compte), et surtout pour le faire payer un impôt supplémentaire (que les plus riches ne paieront pas pour cause de bouclier fiscal),impôt qui ne fera qu’abaisser encore son pouvoir d’achat, et donc sa consommation, la croissance… ce qui aggravera la crise.
L’essentiel est pour le gouvernement (devenu un acteur économique à part entière) de continuer à être rentable (ce qui va à l’encontre de l’intérêt du peuple), tout en ayant le soutien du peuple (sans lequel il ne conserve pas le pouvoir), c’est à dire en lui faisant croire qu’il sert les intérêts de sa population.
Au bout d’un moment, et face à l’appétit croissant d’un capitalisme incontrôlable, le peuple ne suivra plus et sera contraint de voir la réalité en face : la crise financière était une illusion que l’homme a réussi à rendre véritable, alors que sa force lui permettait de mettre un terme à ce cauchemar sans avoir à l’affronter.
caleb irri
7 octobre 2008
crise, la démocratie